«Un show qui vous laisse sur votre faim»

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«Nous sommes restés sur notre faim !», telle est la déclaration de certains spectateurs abordés, samedi dernier après-midi, à la fin de la générale de la pièce théâtrale Boulemhayen, du metteur en scène Adar Mohamed, assisté de Mouleféra Aïssa, au théâtre régional Kateb Yacine. La représentation eut lieu en présence de la directrice de la culture Mme Gouméziane Nabila, de la directrice de la maison de la culture, Kemmar Dalila, du directeur du théâtre Kateb Yacine, Farid Mahiout, et des metteurs en scène et dramaturges Hamida Aït El Hadj, Houche Abderrahmane, Naït Slimane Nourredine et Mokrab Lyès. La pièce est jouée en arabe populaire pour toucher le plus de monde et une traduction en tamazight est promise. Elle commence par la lecture de la lettre de démission d’un responsable d’une entreprise, ce qui est rare chez nous. Elle est adressée à ses supérieurs : «Je refuse le fait accompli. Je ne serai et je n’admettrai jamais que je sois un marchepied. J’ai mes principes et je dirigerai l’entreprise comme je l’entends. On veut me détourner de la véritable et saine voie. De ce fait, je déclare officiellement ma démission !». Boutera Abdelkader (dans le rôle de Boulemhayen) est le personnage principal de la pièce qui, pour son intégrité est très respecté par la population. Ce qui n’a pas plu du tout aux décideurs, aux responsables invisibles qui ont peur pour leurs privilèges. Ils lui envoient un négociateur (Krim Nourredine) et une femme en guise d’appât (Saber Farida). Mais rien n’y fit. Il tint bon. Il ne revient pas sur sa décision car soutenu par Makhlouk (Selmani Kamel), un gars qui a perdu la raison suite au décès de sa femme. La chanteuse virtuelle (Benyoucef Nacéra) qui apparait dans l’esprit de Makhlouk et qui, tantôt avec des chants, tantôt avec Ichewikens, lui redonna courage. Le refus indiscutable de ne pas revenir aux commandes de l’entreprise n’arrange guère les opportunistes, les charognards qui voulaient se sucrer sur son dos. Leur rêve s’est évaporé. «Cette histoire est venue après les évènements de 1988. Le décor est symbolique et abstrait. La modestie du bonhomme est reflétée par ses habits : ni costume ni cravate ni souliers cirés…» nous explique le metteur en scène. La musique est assurée par Farès Djamel. Les spectateurs ont déploré le fait que celle-ci couvre un peu trop les dialogues. Quant au jeu des comédiens, quelques réserves ont également été exprimées concernant certains d’entre eux. La directrice de la culture quant à elle a salué «l’excellent travail fait par le metteur en scène, son assistant et les comédiens». Le directeur du théâtre, Farid Mahiout, précisera que la pièce allait être jouée le 18 octobre à Boumerdès et qu’une tournée à travers le pays était programmée. Nous apprendrons par ailleurs que le théâtre régional présentera deux autres pièces Ahedath Ukalous de Nourredine Naït Slimane et Blanche neige de Houche Abderrahmane.

M.A.Tadjer

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