L’histoire révolutionnaire d’Ibdache revisitée

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A l’initiative du comité de village d’Ibdache, en collaboration avec le bureau communal de l’ONM, une rencontre commémorative a eu lieu avant-hier matin, au niveau du village, en présence de plusieurs personnalités de la famille révolutionnaire et devant une assistance composée dans sa grande majorité de jeunes avides de connaître davantage le passé révolutionnaire de la région et celle de leur village en particulier.

Cette rencontre coïncide avec la commémoration de 55eme anniversaire des événements du 17 octobre 1961 et intervient à quelques jours du 62e anniversaire de la date historique d déclenchement de la révolution de 1er Novembre 1954. La cérémonie a commencé en milieu de matinée par le dépôt d’une gerbe de fleur sur la stèle des Chouhadas du village pour rendre hommage aux 38 valeureux martyrs qui ont donné leur vie pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Après avoir hissé le drapeau algérien en entonnant l’hymne national, les présents ont été conviés à assister à une conférence-débat animée par les Moudjahidine : Taouint Amar, Tighedine Arezki, Boughezraoune Arezki et Da Belaid. Les témoignages des conférenciers furent émouvants et surtout très riches en renseignements. Ils ont rappelé tour à tour, le rôle important qu’a joué ce village dans le ravitaillement des maquis et le soutien infaillible qu’ont apporté les villageois aux moudjahidine et aux populations des villages voisins : «Ce grand village révolutionnaire a abrité durant la révolution plusieurs familles évacuées à l’époque par l’armée française, des quatre villages avoisinants : Taouint, Ait Brahem, Boukharouba et Ibazizen. Moi-même j’étais refugié pour quelques temps dans ce village avec ma famille après l’évacuation de notre village Ait Brahem», assura le Moudjahid Boughezraoune Arezki qui ajoute «Ibdache était à la fois un point de ravitaillement incontournable pour le maquis et un maillon fort de la résistance avec des actes héroïques inoubliables tels que l’attaque à la grenade de la caserne perpétrée par deux femmes du village». En effet, malgré la misère et l’indigence, rien n’a dissuadé les villageois dans leur engagement et leur dévouement à la révolution : «On se faisait systématiquement ravitailler par les habitants du village, voués corps et âmes à la révolution. Je me souviens d’une femme qui, pour nous préparer de la nourriture, s’est chargée toute seule d’égorger un mouton et de le dépecer pour nous… Beaucoup d’hommes ne savent même pas comment s’y prendre !», témoigna Taouint Amar, ancien combattant de l’ALN. De l’avis de tous les intervenants, les habitants d’Ibdache ont sans ambages rejoint la lutte pour libérer l’Algérie du joug colonisateur. 38 d’entre eux l’ont payé de leurs vies et nombreux ont longtemps gardé des séquelles. «Presque toutes les nuits, on entend des accrochages se produire au village», dira le Moudjahid Tighedine Arezki. Il faut dire que malgré leur importance historique, les rencontres de ce genre se font vraiment rares. D’où la nécessité d’un sursaut de conscience de la part des citoyens et des autorités afin d’organiser des haltes nécessaires pour se rappeler les hauts lieux et faits de notre histoire et les lourds sacrifices consentis par nos aïeux, et ce, afin que les générations futures puissent s’inspirer de leurs combats et construire une Algérie meilleure.

Oulagha Ahmed.

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