«Nous attendons les projets de Oued Fali»

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La directrice de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, Mme Nabila Gouméziane, fait à travers cet entretien un tour d’horizon des activés et des chantiers qui avancent ou qui sont en souffrance dans son secteur.

La Dépêche de Kabylie : Vous venez de boucler une année à la tête du secteur. Pourrions-nous en savoir plus sur vous et votre parcours ?

Nabila Gouméziane : Je suis en effet à la tête du secteur de la culture de Tizi-Ouzou depuis le mois d’août 2015. Je suis issue de ce secteur ou je suis fonctionnaire depuis 2011. J’ai travaillé par le passé aux services planification et patrimoine. Je suis architecte de formation et spécialisée dans le domaine avant d’arriver à mon poste actuel. De nombreuses institutions en dépendent, telles la Maison de la culture Mouloud Mammeri, le théâtre régional Kateb Yacine, la cinémathèque, l’annexe de la maison de la culture Mouloud Mammeri d’Azazga, l’école des beaux-arts d’Azazga et un ensemble de bibliothèques affectées au secteur de la culture.

De nouvelles infrastructures viendront-elles renforcer le secteur ?

Il est à souligner qu’au pôle d’excellence d’Oued Falli, des projets de grande envergure, non seulement locale mais aussi régionale et on peut même dire nationale, sont prévus. Nous citerons l’Institut de formation musicale, le conservatoire de musique et d’arts dramatiques et la salle de spectacles de 3 500 places. Nous attendons avec impatience leur réalisation. A signaler la réception récente de plusieurs bibliothèques dont celle qui est dans l’enceinte de la maison de la culture, la bibliothèque principale de lecture publique et le théâtre en plein air qui est en cours de réalisation, entre autres projets.

En parlant des grands projets implantés à Oued Falli, sont-ils concernés par ce gel décrété avec la vague d’austérité ?

Disons que pour l’institut de formation musicale et la salle de spectacles, les projets sont à l’étude mais en ce qui concerne le concervatoire, il est effectivement tranché que c’est pour le moment gelé.

D’autres projets accusent un retard considérable dans leur réalisation. A quoi est-ce dû ?

A vrai dire, c’est un programme d’investissement qui ne connaît pas véritablement de contraintes dans sa réalisation. Je vais m’expliquer là-dessus car il faut mettre fin aux rumeurs. Comme projets importants, structurants, nous avons la bibliothèque de lecture publique, sur le site de l’ex-marché de gros. Elle est achevée, réceptionnée et fonctionnelle. Le musée régional de Tizi-Ouzou dont le taux d’avancement est de 65%. Ce musée est très attendu car il portera sur l’histoire et les arts de la wilaya, de la région et du pays par extension. Il recevra des expositions permanentes et d’autres temporaires. Nous attendons aussi la salle de cinéma Djurdjura dont les expertises du CTC ont exigé la démolition et la reconstruction. Ce qui est en train de se faire actuellement. Il y a le théâtre en plein air dont les travaux avancent bien. Il proposera 900 places. Il comprend une galerie d’arts de plus de 200 m2 et des espaces réservés à la vente des produits du terroir. Le projet sera ouvert à l’urbain et nous comptons le réceptionner au premier trimestre 2017 avec le musée.

D’autres projets ?

Les bibliothèques tendent à s’implanter un peu partout. En dehors des deux citées plus haut, le secteur compte d’autres à Tigzirt (achevée et équipée), une à Illiltène et une autre à Béni-Douala en cours d’achèvement. Ailleurs, ce sont des bibliothèques rurales ou salles de lecture : 6 achevées et équipées et 2 autres en cours à Stita, Aït Yahia, Aïn El Hammam et Icherdiwène, entre autres. La direction de la culture s’occupe aussi de l’équipement des bibliothèques communales. Elle a en charge 63 bibliothèques à travers les communes, 45 sont déjà dotées du nécessaire. Il y a aussi la salle de cinéma à AÏn El Hammam, équipée et en attente d’inauguration. J’ajouterai l’internat de l’ERBAA avec une centaine de lits (2ème école après celle de Mostaganem).

Peut-on savoir d’où proviennent les ouvrages que contiennent toutes ces bibliothèques ?

Ce sont des ouvrages qui nous viennent du ministère de la Culture.

Y a-t-il réellement un engouement pour la lecture ?

Nous constatons effectivement un intérêt des citoyens pour la lecture publique. Preuve nous a été faite à Tigzirt et Azeffoun durant la saison estivale. Je m’y suis déplacée moi-même et j’y ai vu des enfants qui venaient lire avec leurs parents. A ce sujet, un Algérien a créé un système numérique. C’est un palier entre ETIC et la lecture publique. L’enfant lit le conte ou l’ouvrage par le biais d’une application et le parent par le biais d’une autre application. Celui-ci peut suivre si son enfant a bien compris. Et c’est très important comme système. Je doterai la bibliothèque principale de cet outil pédagogique et didactique.

Vous héritez aussi du festival ‘’Lire en fête’’… Votre avis ?

Il a été institutionnalisé par le ministère de la Culture. Je le trouve extraordinaire ! Des moments de joie et de bonheur pour les enfants. Le bibliobus joue également un grand rôle. Je citerai aussi le salon de l’enfant qui propose des expositions, des ateliers et une sortie pédagogique chez les enfants hospitalisés. Une sortie pleine d’émotion. Il ne faut pas oublier les différents hommages initiés et les rencontres littéraires. Le 10 octobre 2016, à la mémoire de Saïd Boulifa, on a organisé un cours magistral destiné aux lycéens et collégiens. Il a été assuré par l’universitaire Saïd Chemakh, autour de la méthodologie d’approche d’enseignement de la langue Tamazight. Une convention a été signée entre la direction de la culture et l’université Mouloud Mammeri touchant plusieurs segments : rencontres littéraires, théâtre entre autres. Il ne faut pas omettre les différents Festivals et Fêtes qui sont une tradition à sauvegarder et à améliorer dans tous les volets, car la culture demeure un carrefour important dans cette wilaya. Et je rends hommage à toutes et tous : institutions, APW, la corporation des artistes, le mouvement associatif, les SMA et toute la famille de la presse que je remercie particulièrement car elle apporte une touche nouvelle à la culture. Il y a une véritable synergie. Et le ministère de la Culture suit de très près les activités culturelles qui se déroulent au niveau de la wilaya, car la préservation du patrimoine culturel, matériel et immatériel, est très indispensable pour sauvegarder notre identité.

Nous vous laissons conclure…

C’est un plaisir pour moi d’être à la tête du secteur de la culture. Mon souhait le plus cher est d’être à la hauteur de la responsabilité et missions qui m’incombent et de la confiance qu’on m’a accordée. Je veux accomplir les missions dont on m’a chargée d’une manière sereine, avec le concours de toutes et de tous. Je tiens à réaffirmer que les portes de la direction de la culture sont grand ouvertes pour toute personne voulant apporter son aide.

Entretien réalisé par M. A. Tadjer

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