Les nombreux automobilistes et usagers de la route menant de Souk el Had, chef-lieu communal de Timizart, au village d’Abizar ne peuvent que constater avec regret, l’état catastrophique du réseau routier, et ce au niveau de plusieurs zones notamment dans les parties montagneuses et isolées.
En effet, à l’état impraticable de la chaussée s’ajoutent, la nature sinueuse de la route et un nombre impressionnant de dos d’ânes implantés souvent par les citoyens, sans autorisation préalable et ne répondant pas aux normes en vigueur. Ces ralentisseurs sauvages causent de graves conséquences sur la sécurité et le confort des usagers et occasionnent parfois de graves dommages aux véhicules. On relève un recours démesuré voire excessif à ces dos d’ânes comme moyen de réduction de vitesse et d’accidents notamment dans les voies à forte circulation où ils ne servent réellement qu’à entraver le mouvement routier et mettre dans l’embarras les conducteurs. «La route devient impraticable, à chaque virage on trouve un dos-d’âne si on peut les appeler ainsi car ils sont plutôt des bosses de chameaux. Cela devient insupportable, il nous faut une solution en urgence, les autorités locales doivent intervenir pour mettre un peu d’ordre et réaliser des ralentisseurs conçus dans les normes», dira un transporteur assurant la liaison Souk El Had /Abizar. Les transporteurs sont en effet, les plus touchés par ce phénomène puisqu’ils doivent faire l’aller-retour plusieurs fois quotidiennement, en livrant bataille à ces redoutables ouvrages humains.
Le tronçon de tous les dangers
Le tronçon reliant le village de Boushel à Abizar, est le parfait exemple de cet état de lieu. Sur un parcours de 10 Kms, on recense environs 15 dos d’ânes, sans la moindre plaque de signalisation indiquant leur emplacement. Ils sont érigés à l’improviste par des citoyens qui justifient leurs initiatives par l’excès de vitesse des chauffards qui constitue un risque réel pour leur vie et celle de leurs enfants. «Nos vies et celles de nos enfants valent mieux que ces véhicules», se justifie un habitant de la localité. Le dilemme est que les premières victimes des dégâts occasionnées par ces œuvres demeurent les citoyens eux-mêmes et leurs propres véhicules. Hamza. O. l’a vérifié à ses dépends puisqu’il a dû refaire le système de freinage et une bonne partie de son moteur après un choc sur un dos d’âne démesurément élevé sur la route du village Boushel. «Je roulais à la 3e vitesse lorsque j’ai heurté un dos d’âne que je n’ai pas vu faute de signalisation, le choc était si fort que le fond du moteur s’est retrouvé entièrement endommagé», a-t-il précisé.
A qui la faute ?
Au lieu d’incriminer le citoyen comme coupable de cette situation. Les autorités doivent elles aussi remettre en question leurs politiques routières et chercher de nouvelles stratégies à même de mettre fin à cette situation qui a assez duré. Cependant force est de constater que rien n’a été fait dans ce sens par les services compétents. Cela dit, la situation est pour le moins paradoxale, d’un coté la population qui est dans l’obligation de se défendre de la machine à tuer routière. De l’autre, les autorités qui ne peuvent pas empêcher la population de se protéger, donc ne peut pas éliminer ces dos d’ânes qui à leur tour, continuent de causer beaucoup de préjudices aux automobilistes c’est-à-dire aux citoyens. Le mal est profond, ce qui nécessite l’instauration d’une stratégie routière qui se base en premier lieu sur les spécificités urbanistiques sans négliger les aspects géographiques et sociologiques de la région.
Oulagha Ahmed

