Trois ans après leur distribution aux bénéficiaires, les 20 logements, type social, réalisés dans la localité de Larbaâ, relevant de la commune de Toudja, ne sont toujours pas dotés d’un réseau d’assainissement. Une amère réalité qui fait souffrir au quotidien les habitants de cette cité.
«Les eaux usées coulent à ciel ouvert en l’absence d’un réseau d’assainissement. C’est vers une rivière proche que les rejets ont été acheminés provisoirement, en attendant la réalisation d’un réseau digne de ce nom. Du coup, nous subissons les odeurs écœurantes. La santé publique est en danger permanent, sans que personne ne s’en soucie», déplore un habitant de la cité. La question qui s’impose est la suivante : comment les pouvoirs publics ont distribué des logements sociaux à des citoyens, sans qu’ils soient raccordés à un réseau d’assainissement, la moindre des commodités ? Selon notre source, c’est le retard accumulé dans la réalisation de ces logements et la pression des demandeurs de logements qui auraient poussé les autorités à prendre cette décision. «Ces logements devaient être livrés normalement en 2005. Devant ce long retard, l’on a décidé de remettre les clés aux bénéficiaires en 2013. Nous étions contraints d’occuper ces logements, même sans un réseau d’assainissement, car nous vivions dans des habitations précaires. Nous étions dans l’urgence», a indiqué notre interlocuteur, tout en soulignant qu’il croyait que les pouvoirs publics n’allaient pas tarder à doter la cité d’un réseau AEU. Cette même source nous a affirmé qu’après de multiples réclamations, une enveloppe financière de 250 millions a été dégagée pour la réalisation d’un réseau d’assainissement à leur cité. Toutefois, ce budget, regrette-t-il, «a été utilisé pour réaliser des VRD d’autres logements». Nous apprendrons par ailleurs que les habitants de ces mêmes logements souffrent cruellement du manque d’eau potable. «Pour assurer une meilleure alimentation en ce liquide précieux à tout le village Larbaâ, un montant de 4,5 milliards de centimes a été attribué à la commune pour la réalisation d’un château d’eau et d’un réseau de distribution», a affirmé notre source. Le château d’eau a été réalisé mais la canalisation tarde à voir le jour, a-t-on déploré. Réputée pour ces eaux de sources intarissablement, et dont une grande partie se déverse dans les rivières, les quartiers de la commune de Toudja sont, paradoxalement, mal alimentés en eau potable.
Boualem S