Le lancement du chantier de raccordement de la commune d’Ath Djellil au gaz naturel, voila près de deux ans, avait soulevé une vague d’euphorie chez la population locale ravie à l’idée de jouir, enfin, de ce combustible. Cette perspective paraissait auparavant improbable, voire utopique. Malheureusement, l’espoir s’est mué en désillusion et les villageois ont commencé à être gagnés par le désenchantement, et pour cause, peu de temps après le lancement des travaux, la cadence a progressivement marqué le pas, avant de finir par se figer complètement dans certains endroits. Manifestement déçu par la façon dont est pris en charge le projet, un responsable de la municipalité a indiqué qu’un seul des 4 lots de ce projet est exécuté correctement. «Ce lot connait une avancée appréciable, les travaux sont achevés à plus de 60%. Pour les 3 lots restants en revanche, la situation n’incite guère à l’optimisme car les travaux évoluent à pas de tortue quand ils ne sont pas carrément à l’abandon», déclare-t-il avec une pointe de dépit. Et d’interpeller le maitre de l’ouvrage pour «se pencher sérieusement sur ce problème, en usant de moyens coercitifs légaux, à même de contraindre les entreprise titulaires des marchés à rectifier le tir». Outrés par la quasi stagnation du chantier, des villageois nous ont fait part de leur exaspération. «Il me semble que l’on fait la part belle au populisme et à la démagogie. Sinon, comment expliquer que les entreprises se permettent d’abandonner le chantier sans que les autorités concernées daignent réagir pour résilier les contrats ? D’autant plus que les délais de réalisation sont allégrement dépassés», peste un septuagénaire du village Tala Moumen. Des habitants du village Tiguemounine redoutent de passer un hiver des plus cauchemardesques. «Cette année, non seulement nous n’aurons pas le gaz, mais nous subirons les conséquences des tranchées béantes, des avaloirs bouchés et des routes défectueuses, que personne ne s’empresse de remettre en état», râle-t-on.
N. Maouche
