De l’avis d’un bon nombre de propriétaires d’oliveraies de la commune d’Aït R’zine, à 85 km de Béjaïa, la campagne oléicole, cette année, risque d’être « courte » vu une récolte d’olives qui s’annonce moyenne pour ne pas dire faible ! En effet, selon plusieurs observateurs, la fructification des oliviers est quelque peu chamboulée, car la majorité des oliviers n’ont pas donné de fruits. « A, l’exception de quelques oliviers qui ploient sous le poids des fruits charnus, les olives manquent sérieusement cette année comparativement à l’année dernière. Il n’y a vraiment pas grand-chose à récolter! », affirme un paysan du village Ichou. Le constat est affligeant, d’autant plus que les produits oléicoles (olives et huile d’olive) constituent des revenus importants pour les propriétaires des oliveraies qui arrivent à joindre les deux bouts grâce à l’oléiculture. Certains ayant de vastes champs plantés d’oliviers centenaires, ne vivent que de cette culture. Il est à noter que la commune d’Aït R’zine est classée première à l’échelle nationale de par la superficie plantée en oliviers qui dépasse les 4000 hectares. Ceci est facilement remarquable dans une région qui possède un verger de vue. Celui ci s’étale sur les collines et leurs versants, les combes et autres ravins qui parcourent cette localité. Il faut dire que l’agriculture de montagne réussit bien dans cette commune. Néanmoins, le travail de la terre, faut-il le souligner, a reculé nettement dans cette contrée, où les oliviers ne sont plus « choyés » comme jadis. En effet, ils ne bénéficient plus de soins comme la taille, l’irrigation, le débroussaillement et la greffe. Seuls quelques vaillants paysans, âgés, tiennent encore à cet olivier, autrefois vénéré par nos aïeux, tant il était l’une de leurs rares ressources. « Les jeunes générations ne s’occupent plus des oliviers laissés sans soins. C’est pour cela que la récolte baisse d’année en année. Ces arbres légués par nos ancêtres sont négligés et déracinés pour être remplacés par des constructions. Par le passé les grands-parents n’abattaient jamais les oliviers! », déclare un septuagénaire qui a constaté avec regret, beaucoup de changements dans la considération de l’olivier. En effet, l’expansion urbaine, que connaissent tous les villages de la municipalité d’Aït R’zine, s’effectue malheureusement au détriment des oliveraies. Ainsi, des centaines d’oliviers centenaires, aux troncs imposants, ont été déracinés ces dernières années pour des bâtiments, mais aussi pour l’aménagement d’aires de vente de matériaux de construction, des matériaux qui ont littéralement explosé aux abords de la RN 106. Plusieurs citoyens diront : « si les choses continuent comme ça, il est fort à parier que la commune d’Aït R’zine perdra sa première place dans son classement national concernant la superficie plantée d’oliviers, car celle-ci s’amenuise de plus en plus sous l’effet de l’avancée du béton ».
Syphax Y.