Les médecins et les infirmiers exerçant aux urgences de l’EPH Mohamed Bechir de la ville d’Aïn-Bessam, à l’ouest de Bouira, ont observé, avant-hier, un arrêt de travail de deux heures suite à l’agression, en plein service, de deux médecins par un individu externe au service.
Selon les témoignages du personnel, l’individu en question s’en est pris violemment à deux médecins à l’aide d’une barre de fer à l’intérieur même de la salle de soins. L’intervention rapide de l’agent de sécurité en service a fait éviter le pire. L’individu auteur de cette agression, un jeune de 30 ans, a été par la suite interpellé par les éléments de la police appelés en rescousse. Le personnel médical et paramédical de ce service ont, tout de suite, observé un arrêt de travail en guise de solidarité avec leurs deux confrères mais aussi pour réclamer le renforcement de la sécurité. Selon M. Amine Merzoug, coordinateur du syndicat UGTA, les cas d’agressions physique et morale sont devenus légion, particulièrement au niveau du service des urgences. Selon notre interlocuteur, cette situation s’explique par le manque flagrant d’agents de sécurité au niveau de l’hôpital : «Nous avons interpellé à maintes reprises, les responsables de l’hôpital et de la DSP, mais en vain. Le renforcement en agents de sécurité ainsi qu’une présence policière permanente au niveau de l’UMC est l’unique solution pour mettre un terme à cette situation préoccupante». Selon M. Merzoug, les deux médecins victimes de cette agression ont déjà déposé plainte auprès des services de sécurité et un rapport détaillé des faits a été adressé au directeur de l’hôpital et à la DSP. À noter que la DSP de Bouira a tout de suite dépêché deux médecins inspecteurs, et ce, afin d’enquêter sur l’incident et établir un rapport qui sera adressé aux services de sécurité. Au cours de leurs audiences, les médecins et infirmiers ont réitéré leur revendication, à savoir le renforcement de la sécurité au niveau du bloc des urgences. Par ailleurs, un autre médecin exerçant aux urgences de l’EPH Mohamed Boudiaf de Bouira a été également victime d’une agression, perpétrée par un accompagnateur de malade, durant la soirée du mercredi à jeudi derniers. Les médecins et paramédicaux projettent l’organisation, au cours de cette semaine, d’un nouveau rassemblement de protestation au niveau de cet hôpital pour réclamer, à leur tour, le renforcement de la sécurité.
Les anesthésistes toujours en grève
En grève depuis dimanche dernier, les infirmiers anesthésistes ne semblent pas renoncer à leur revendication, à savoir l’annulation des décisions d’affectation vers l’hôpital de Lakhdaria. D’après les grévistes, la DSP de Bouira a établi, depuis le mois de juin dernier, un programme pour l’affectation de deux anesthésistes chaque mois vers l’hôpital de Lakhdaria. Cette décision provoque, d’après-eux, un manque d’effectif au niveau de l’hôpital d’Aïn-Bessem. Ils réclament ainsi l’annulation de cette décision et l’affectation d’autres anesthésistes exerçants dans d’autres hôpitaux de la wilaya. Contacté par nos soins, le directeur des services sanitaires (DSS) de l’hôpital d’Aïn-Bessem a assuré qu’il s’agit d’une décision propre à la DSP et qu’elle n’affectera pas le bon fonctionnement des services, compte tenu du nombre important des anesthésistes dont dispose l’hôpital. «Elle a été décidée suite à l’étude du nombre d’anesthésistes exerçants dans chaque hôpital. À Aïn-Bessam, nous disposons de 15 techniciens, avec deux de moins, nos services peuvent fonctionner avec 13 éléments. D’ailleurs, nous sommes contraints d’élaborer un nouveau programme avec le nombre de 13», a-t-il assuré. À noter par ailleurs que suite à ce mouvement de grève, bon nombre d’interventions chirurgicales ont été annulées et d’autres cas ont été transférés vers d’autres hôpitaux. Les grévistes se contentent d’intervenir dans les cas «d’extrême urgence», nous dit-on.
Oussama Khitouche