Depuis maintenant cinq jours, les jeunes du village d’Ath Slimane, au nord de la ville, ne quittent plus, de jour comme de nuit, le terrain vague où un projet d’aire de jeux a été lancé. Pour exprimer leur colère, ils ont carrément immobilisé deux engins: une case appartenant à l’APC et une autre à une entreprise privée à laquelle est confié le projet en question. « Selon des informations reçues ici et là le projet de réalisation de cette aire de jeux n’ira pas jusqu’au bout sous prétexte que l’enveloppe financière qui lui a été accordée a été déjà épuisée alors que seule la moitié des terrassements est faite. Ils nous ont dit que ce terrain allait avoir 60 mètres sur 35 mètres. Or, seule la moitié a été terrassée. Alors, nous avons décidé de passer à l’action afin que les autorités viennent nous donner des explications à ce sujet », nous répond M. Chérif Messaoudi, un membre du comité de village. Et de poursuivre: « Malheureusement, aucun responsable ne s’est donné la peine de venir s’enquérir de cette situation. Mais avant-hier, ce furent les forces de l’ordre, accompagnées de l’entrepreneur, qui sont arrivées sur les lieux. Néanmoins, et en l’absence d’un ordre de perquisition, l’action de récupérer l’engin a été annulée. Nous leur avons répondu que c’est une action pacifique et que les engins sont en sécurité ». Ces jeunes villageois insistent sur le fait que ce projet est le seul qu’ils ont pu obtenir, et ne cachent pas leur frustration de voir les travaux s’arrêter. « Nous avons été étonnés d’apprendre que l’enveloppe a été consommée alors que les travaux sont inachevés », nous fait savoir un contestataire. Pour le même membre du comité de village, les engins ne seront remis à leurs propriétaires que si une commission d’enquête est diligentée sur les lieux. « Nous interpellons le wali à dépêcher sur les lieux une commission. Tout d’abord pour tirer au clair cette affaire d’enveloppe consommée d’une part, et d’autre part enquêter par rapport à l’engin de l’APC, bien public, réquisitionné pour des travaux confiés à une entreprise qui a soumissionné pour la réalisation de ce projet ».
Amar Ouramdane