Les travailleurs et cadres de l’entreprise nationale des détergents (ENAD) sise à Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, sont revenus à la charge, hier, en organisant un sit-in devant les locaux de l’administration. En grève depuis plus d’une semaine, les protestataires ont voulu dénoncer, une nouvelle fois, la délocalisation des unités de production vers Alger. Ils estiment que la décision de la direction générale est «arbitraire et infondée» et risque de faire disparaître des centaines de postes d’emplois. Ils interpellent ainsi la direction générale de l’ENAD, afin d’annuler le processus de transfert et de relancer la production au sein de ce complexe. «L’ENAD de Sour El Ghozlane a tout longtemps était le fleuron de l’industrie en Algérie et en Afrique. Nos produits reconnus mondialement étaient, jadis, exportés partout en Afrique, au Moyen orient et même en Europe. Aujourd’hui, l’on se demande comment la direction générale se permet de supprimer tous ces sites de productions et ces emplois ?», s’interroge un syndicaliste de la section locale de l’UGTA. Notre interlocuteur a assuré également que le plan de relance, proposé en 2014 par le ministère de l’Industrie, n’a toujours pas vu le jour. «Le ministère de l’Industrie ne nous a pas laissé tomber, au contraire il a adopté un plan de relance et a débloqué de l’argent pour sauver notre usine et sa réputation. Malheureusement et près de trois ans après, la DG a préféré fermer l’usine ! Aujourd’hui, on est devant le droit de se poser des questions», soulignera-t-il. Pour rappel, des représentants de plusieurs associations locales ont récemment adressé une lettre au ministre de l’Industrie et au wali de Bouira, dans laquelle ils les interpellent afin de préserver l’usine ENAD de Sour El Ghozlane sur le site actuel et espèrent également sauver les centaines d’emploi générés par ce complexe de détergents. Dans la même missive, il est souligné : «Actuellement, le personnel se trouve dans une situation confuse, influant négativement sur le rendement du collectif caractérisé par une organisation qui ne répond plus au développement de l’entreprise et accentué par la décision du transfert du siège. Cette décision déstabilise le personnel et présente des inquiétudes sur leur sort lié à la situation de l’entreprise et son devenir incertain».
Oussama Khitouche.