La santé va mal

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La nouvelle de la délocalisation prochaine du pavillon des urgences de l’hôpital d’Aïn El Hammam a soulevé un tollé au sein de la population, notamment des habitants des villages d’Ath Menguellet.

Réunis dernièrement, lors de la création de la coordination inter villages, ces derniers sont montés au créneau en apprenant que l’ouverture de la polyclinique d’Aïn El Hammam ville allait sonner le glas du pavillon des urgences de l’EPH. «Il est clair que ceux qui ont pris une telle décision ne connaissent pas la région, sinon ils sauraient que la couverture sanitaire de la région située au sud-ouest de la commune est des plus faibles», nous dit un citoyen qui souligne que depuis la création de l’hôpital, tous les habitants des Ath Menguellet s’y font soigner. Cependant, avec la nouvelle organisation sanitaire, et la prise en charge des soins de proximité par l’EPSP Iferhounene, la population se trouve confrontée à de multiples tracas. Les citoyens ne comprennent pas qu’on leur demande de se déplacer jusqu’à la cité Akkar ou au centre ville. Pourtant pour y aller, ils doivent traverser l’hôpital. Aucun village parmi la quinzaine qui forme le «âarch» Ath Menguellet ne dispose d’une salle de soins. Quant à l’hôpital, jadis l’un des meilleurs à l’échelle nationale, il ne compte plus ses manques de spécialistes. On cite à titre d’exemple la maternité qui n’a pas vu de gynécologue depuis plus de dix ans sans qu’on se soucie des souffrances endurées par les parturientes contraintes de se déplacer jusqu’à Tizi-Ouzou pour accoucher. De nombreux cas de délivrance dans l’ambulance ou un taxi, se sont produits, sans parler des complications post accouchement de certaines d’entre elles, faute de prise en charge immédiate par un spécialiste. En outre, la région a attendu des années pour qu’on daigne la faire bénéficier d’un scanner. En l’absence d’un radiologue, la machine installée depuis près d’une année, «n’est d’aucune utilité pour le moment» nous dit un médecin, ajoutant : «de toutes façons, en 2016, on devrait plutôt parler de l’IRM». L’ancien dispensaire de la cité Akkar, prévu à l’origine pour les habitants des cent soixante logements mitoyens, a été malgré son exiguïté érigé en clinique où doivent se dérouler les consultations de trois spécialités. Sa minuscule salle d’attente meublée d’une quinzaine de chaises n’est pas suffisamment spacieuse pour accueillir les nombreux patients qui y affluent. Pour attendre leur tour, les malades doivent patienter dehors sous le soleil ou le froid, en attendant qu’un des spécialistes qui auscultent quarante personnes chacun, les appelle. Des conditions d’accueil dénoncées par tous les malades, «endroit ne dispose même pas de toilettes», nous dit l’un d’eux. La liste des insuffisances est loin d’être exhaustive. «La direction de la santé et de la population de la wilaya devrait prendre les choses en main pour assurer aux habitants d’Ain El Hammam leur droit à des soins de proximité de qualité», nous dit un villageois.

A.O.T.

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