Il y a 17 ans nous quittait le Moudjahid Ferhati Idir, décédé le 24 octobre 1989 des suites d’un malaise (Insolation et coma) alors qu’il était à la Mecque. Né le 5 décembre 1930, Ferhati Idir était un garçon chouchouté et gâté du fait qu’il était le fils unique d’une famille décimée par une mortalité infantile terrible. Mais cela ne l’a nullement empêché de prendre conscience qu’il avait la responsabilité de la charge de sa famille suite à l’éloignement de son père parti pour gagner sa vie dans une boulangerie du côté d’El Attaf (Aïn Defla). Dès son enfance, c’est lors des passages des premiers maquisards, les bandes à Krim et compagnie, bien avant le 1er novembre 1954, qu’il a baigné dans le militantisme pour libérer l’Algérie du joug colonial. Au déclenchement de la guerre de libération, toute la famille Ferhati de Laazib Adrar s’est mise au service de la guerre d’Algérie en assurant un refuge aux maquisards de passage. Le père (Ahmed) et l’oncle (Rabah) ne tardent pas être dénoncés et arrêtés par l’armée française en 1957. Ils n’ont plus été revus depuis, victimes de la fameuse «corvée de bois» et laissés sans sépulture dans la forêt de Tamgout. Peu de temps après, son tour arriva pour qu’il soit arrêté et emprisonné à la prison d’Azazga. Il n’a pas cessé de cogiter le meilleur moyen de s’évader de cette geôle. Et cette occasion s’est présentée au bout du 6e mois où il trouva la faille pour prendre la clé des champs. Comme il l’a relaté à ses compères, le plan d’évasion se serait présenté à lui dans un rêve, la veille. Il rejoint directement le maquis en 1958, où on lui donna le nom de guerre de Si Idir. Il sera désigné chef de front au douar Tamgout. Blessé à la jambe en 1959, il survécut en se terrant dans un buisson jusqu’à ce que ses compagnons le retrouvent exsangue et le soignent. Il reprend son activité et les peines se succédèrent. Il y eut la blessure par balle de sa femme, l’arrestation de sa mère, l’Opération jumelle, etc. L’indépendance arriva et il s’est retrouvé balloté dans ses choix : la Wilaya III contre l’armée des frontières, l’appel du FFS, etc. Il décida de retrouver la légalité et de s’engager dans l’armée régulière (ANP) où il obtient le grade de sergent-chef. En 1969, il quitta l’armée pour être recruté par une entreprise publique (SOGEDIA). Il mena une vie paisible malgré quelques ennuis de santé.
A. B.

