La compagnie suisse Mezza-Luna a présenté, avant-hier mardi, au hall supérieur du théâtre de Béjaïa, une pièce racontant l’épopée de Guilgamesh, un conte basé sur un récit légendaire tout droit venu de Mésopotamie, l’actuel Irak. Devant environs cent cinquante personnes, dont les trois quarts étaient assis à même le sol et le reste perché sur les balcons de l’étage supérieur, la troupe théâtrale helvétique a présenté une longue pièce contant l’épopée légendaire du roi de Mésopotamie, racontée sur des tablettes en argile par des sumériens vers la fin du troisième millénaire avant Jésus-Christ. La pièce a été présentée par sept comédiens dont le jeu corporel était très dynamique et constant. L’histoire supposée de Guilgamesh est racontée tel un conte, tout au long de la pièce qui a duré une heure et demi. Le contenu de la pièce reflète le fond païen de la culture européenne. Beaucoup de divinités ont été invoquées durant cette représentation, à commencer par Ishtar, cette déesse qui a par la suite donné Vénus. Elle était aussi appelée la reine des cieux. Titre qui a été, plus tard, conféré à la Vierge Marie par les catholiques. On voit également dans la pièce Guilgamesh invoquant Shamash, le dieu soleil. C’était cette même divinité qu’invoquait Massinissa, le roi de Numidie. C’est dire combien les divinités mésopotamiennes ont été répandues dans tout le bassin méditerranéen. Le roi de Babylone a aussi invoqué le dieu lune dans cette pièce. Babylone n’était située qu’à quelques encablures de l’Arabie. Cette divinité a donc été adoptée par les arabes avant l’Islam sous le nom d’Allah. On trouve également dans cette pièce des appels à d’autres divinités comme Humbaba, gardien de la forêt des cèdres, et d’autres divinités encore. Les acteurs s’en sont donnés à cœur joie, un peu comme dans les films de l’antiquité romaine d’Hollywood, multipliés par cent. Car tout au long de la pièce, il n’a été question que de divinités. Les acteurs se sont dépensés généreusement et avec un certain talent qui ne peut leur être dénié pour réussir leur spectacle.
N. Si Yani