Situé en bordure de la route nationale 71, le village de Tillilit, à trois kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la commune d’Ain El Hammam, défraie la chronique ces derniers jours par une ambiance sans précédent. Les voyageurs de passage ne peuvent pas rater ce bourg, pavoisé et riche en couleurs, où un mouvement peu habituel attire leur attention. L’arrivée du gaz de ville, suscite, en effet, une joie indescriptible à Tillilit dont les habitants attendaient cette énergie dès l’entame des travaux, il y a plus de quatre ans. La fête, entamée depuis près d’une semaine, bat son plein. Tous les habitants s’y sont mis. Hommes, femmes et enfants, dans une totale communion se sont fait un point d’honneur de réussir la «fête du gaz». Deux bœufs, deux moutons, dons de villageois anonymes, ont été sacrifiés jeudi dernier en présence de tous les habitants. Point de problèmes de main d’œuvre. L’organisation de la fête a été bien pensée, bien avant mardi dernier, qui a vu le wali de Tizi Ouzou allumer la torche témoin, symbole de la mise en service du fameux «gaz de ville». Pour éviter toute fausse note, une rangée de tables pouvant accueillir près de deux cents personnes à la fois, a été dressée au lieu-dit la plateforme «pour un service rapide» disent-ils. Vendredi, les autorités locales ainsi que les comités de villages de toute la commune ont été invités à prendre place aux côtés des villageois, pour partager le repas du jour, composé de couscous, de rôti et autre, servi à satiété. Une façon de faire participer toute la région à leur joie. Tous les habitants de Tillilit, sans distinction d’âge ou de sexe, se sont rassemblés autour de la table commune pour prendre part à ce déjeuner, comme ils avaient profité du dîner de la veille. Volontaires à souhait, près d’une cinquantaine de jeunes en chasubles verts, se rivalisent aux quatre coins de l’agglomération, veillant sous l’œil vigilant des anciens à ce que rien ne manque aux convives. Il faut dire que «le comité local qui n’a pas cessé de se démener pendant des années afin de relever ce défi, mérite notre reconnaissance», nous disent quelques jeunes. «Il a fallu courir pour hâter les travaux, circonscrire les entraves, les solutionner pour arriver enfin à ce résultat», nous dit un des responsables du village dont les membres se préparent d’ores et déjà à aller de l’avant. «Cet engouement des villageois, unis, nous encourage à mettre en pratique de nombreux projets, dans l’intérêt de la communauté», nous révèle notre interlocuteur. «Une fête pour le gaz» peut sembler anodine pour ceux qui ignorent ce que les habitants d’Ain El Hammam ont toujours enduré durant les hivers rigoureux où pour avoir une bombonne de butane, des pères de familles ont dû parcourir en février 2012, plus de vingt kilomètres. Ils l’ont transportée sur leur dos ou tirée avec une corde sur la neige. Ils ne veulent plus revenir sur cet épisode qu’ils considèrent maintenant clos.
A.O.T.
