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Les avocats en sit-in hier

Les avocats de la wilaya de Béjaïa ont observé, hier, un piquet de grève au niveau de la cour, en guise de protestation contre leurs mauvaises conditions de travail.

Outre cette journée de protestation, la corporation a décidé de boycotter la session criminelle qui a débuté, justement, hier et qui s’étendra jusqu’au début du mois prochain. Ceci a été décidé par le conseil de l’ordre lors de sa réunion du 13 octobre dernier et cela suite à la non-satisfaction de la plate-forme de revendications établie lors de la première grève observée le 27 juin passé. «Nous ne voulions pas arriver jusque-là mais la cour nous y a poussés», soulignera Maître Mohand Saïd Djenadi, bâtonnier de la wilaya de Béjaïa, rencontré sur les lieux de la protestation. Celui-ci enchaînera en déclarant que les conditions de travail ne sont pas réunies malgré les doléances de la corporation. L’ordre des avocats de la wilaya de Béjaïa a établi une plate-forme de revendications comportant 17 points, dont les plus importants, aux yeux de notre interlocuteur, sont la réouverture des tribunaux saccagés en 2011, alors que les travaux de réhabilitation sont achevés, et quelques problèmes internes telle que la troisième copie des dossiers qui n’est pas remise à la défense. En argumentant, Maître Djenadi dira que dans les dossiers, notamment des sessions criminelles, «plusieurs pièces manquent souvent et ce sont généralement les plus importantes». Concernant la réouverture des tribunaux, il s’interrogera sur ce retard injustifié en disant que beaucoup de personnes ont pris cela comme une sanction envers la population. Alors que la défense des accusés de la session ordinaire sera assurée à partir d’aujourd’hui, après une seule journée de grève, celle des accusés dans le cadre de la session criminelle, «elle n’aura lieu qu’une fois les revendications satisfaites», fera savoir le bâtonnier. «Si jamais l’autorité judiciaire procède à la réouverture des tribunaux et instaure un débat pour discuter des revendications, nous allons reprendre car nous sommes là pour travailler», conclura notre interlocuteur. D’ailleurs, pour confirmer la légitimité des revendications, il citera le cas des tribunaux du chef-lieu et d’Akbou qui enregistrent un manque de greffiers, alors que cela y va de l’intérêt de la corporation, des citoyens et des magistrats eux-mêmes. Hier, au lieu de trouver des citoyens concernés par des affaires de justice au tribunal ou à la cour de Béjaïa, il y avait plutôt beaucoup d’avocats habillés de leurs robes qui ont investi la cour séparant le tribunal de la cour pour y observer le sit-in, auquel a appelé leur organisation. Il est utile de souligner qu’il y a près d’un millier d’avocats qui exercent à travers les différents tribunaux de la wilaya de Béjaïa.

A. Gana.

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