L’Algérie a célébré, mardi dernier, le 62e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Nous évoquerons ici le parcours du premier martyr de la wilaya III historique, tombé au champ d’honneur le 7 novembre 1954.
Il s’agit de Nacef Slimane, né le 7 mai 1912 à Ivahrizène dans l’ex douar de M’Kira, qui tomba au champ d’honneur le 7 novembre 1954 à Tizi-Gheniff. Dès la formation des premières cellules du PPA, Si Slimane y adhéra avec ses compagnons. Après des années de militantisme au sein de ce parti, et à la veille du déclenchement de la révolution, ce premier chahid avec d’autres eurent à leur actif une cellule disciplinée composée de Ali Benredjdal, Ahmed Tazekrit, Mohamed Chikh, Mohamed Nacef et bien d’autres. Comme de nombreux militants du parti de Messali El Hadj, ceux de cette cellule répondirent à l’appel du premier novembre parce qu’ils comprirent que seule la lutte armée pouvait délivrer le peuple algérien du joug colonial. Dans la nuit du trente et un octobre au premier novembre, ces hommes étaient déjà prêts. Amar Merabet, leur « chef », leur avait déjà tracé leur plan d’actions qui consistait à incendier le foyer rural (cinéma) et de tirer en direction de la gendarmerie pour montrer à l’ennemi que le glas a sonné et qu’il était temps de partir après plus d’un siècle de colonisation. Il leur donna aussi l’instruction de ne tuer personne, sauf en cas de légitime défense. Peu avant ce soulèvement, ce groupe de M’Kira s’était déjà préparé. Selon des témoignages d’anciens moudjahidines, ils avaient en tout 2 mitraillettes (Mat 49), 4 fusils de chasse, 4 pistolets et des armes blanches et s’étaient donné rendez-vous au lieu-dit « Quatre chemins ». Aux environs de 22 heures trente, ils descendirent vers Tizi-Gheniff, où l’autre groupe local les attendait. Les mêmes moudjahidines racontèrent qu’ils étaient environ une vingtaine d’hommes, tous formés dans le mouvement national, à passer à l’action à minuit pile. En entendant les coups de feu, la sirène retentit et les colons comprirent que quelque chose s’était passée. Les novembristes s’enfuirent, alors, dans des directions différentes de peur d’être pris en chasse. Le lendemain, les recherches visèrent tous les villages, et au total vingt-trois militants étaient arrêtés, dont Slimane Nacef. Après des tortures atroces et n’arrivant pas à le faire passer aux aveux, ils l’exécutèrent froidement le 7 novembre. Son nom restera gravé dans les annales de l’histoire de l’Algérie combattante. En 1965, il fut exhumé comme de milliers de martyrs avant d’être ré-inhumé au carré des martyrs de Adila à la sortie de la ville de Tizi-Gheniff vers Tamdikt.
Amar Ouramdane