Mieux vaut tard que jamais !

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C’est avant-hier que s’est, enfin, tenue la session de l’assemblée populaire de wilaya relative aux rentrées scolaire, universitaire et de formation professionnelle. Alors qu’habituellement, elle se tient au début de la rentrée scolaire, cette année, cette session a mis quelques semaines de retard, ce que n’omettra pas de relever un élu de l’opposition. Le secteur de l’éducation a été le premier à intervenir par le biais du secrétaire général de la direction de l’éducation, Beza Benmansour, à qui a été donnée la parole par le nouveau directeur de l’éducation qui ne maîtrise pas encore la situation du secteur du fait qu’il n’a été installé dans ses fonctions que le début du mois. En présentant la rentrée scolaire, l’orateur relèvera, surtout, les difficultés rencontrées. C’est ainsi qu’il dira que le manque d’encadrement éducatif en a été la principale perturbation. Il a été enregistré, dans la wilaya de Bejaia, 1608 postes d’enseignants vacants qu’il fallait pourvoir. Ce manque est à mette, selon Beza Benmansour, sur le compte de l’organisation de concours, en avril, sur la base de postes dits de base, sans tenir compte des besoins réels et du refus de quelques nouveaux enseignants de rejoindre leurs postes jugés trop éloignés. Suite aux instructions ministérielles, il a été procédé au recrutement des admis sur la liste d’attente locale puis sur celle nationale avant de consentir à faire appel aux vacataires. Malgré cela, la direction de l’éducation n’a pu stabiliser que 1200 postes tout en ayant 400 autres postes toujours vacants. En plus du corps enseignant, le secteur enregistre un déficit de près d’un demi millier de postes d’encadrement, entre proviseurs, surveillants généraux, censeurs et directeurs de collèges et écoles, inoccupés. En dissertant autour de la scolarité et des infrastructures, le secrétaire général de la DE fera part de la réception de 13 nouveaux établissements scolaires dont 9 lycées et 177.394 élèves scolarisés avec une légère baisse d’élèves, par rapport à l’année précédente, et une augmentation de divisions pédagogiques. La moyenne d’élèves par classe est inférieure à la moyenne nationale mais il reconnaîtra, toutefois, qu’il y a une surcharge dans les centres urbains contrairement aux zones rurales. Il soulignera la presque généralisation de l’enseignement de Tamazight dans le cycle primaire avec un taux de 98,52 %. Enfin, il dira que plus de 152 millions de dinars ont été investis pour équiper les nouveaux établissements tout en relevant le manque de personnel de cuisine dans tous les établissements. La présidente de la commission de l’éducation de l’APW lui succèdera pour présenter un rapport illustré via le data show. Cette dernière a cerné les forces et les faiblesses. Un manque flagrant de personnel et une mauvaise affectation des enseignants sont relevés. Un rapprochement des enseignants de leur lieu de résidence doit impérativement se faire pour éviter des absences injustifiées, soulignera l’oratrice. Bien entendu, elle démontrera, images à l’appui, la détérioration de certaines écoles et les malfaçons constatées dans quelques nouveaux établissements. Le manque d’eau, l’étanchéité détériorée, la sécurité aux alentours des établissements et le problème de l’amiante qui persiste dans deux établissements ont été, également, mis en exergue. En conclusion, la présidente de la commission de l’APW s’interrogera sur la marginalisation du seul lycée construit à l’époque coloniale à Bejaia, le lycée Ibn Sina en l’occurrence, qui n’a pas bénéficié, à l’instar des autres établissements du pays, d’une rénovation.

Des chiffres et une situation pas des plus reluisantes

Durant les débats, les élus ont relevé quelques lacunes que les représentants de la DE et de la commission de l’APW avaient, préalablement, reconnus en présentant leurs rapports. Il est utile de souligner que les élus avaient également mis l’accent sur l’absence de moyens d’accès aux handicapés et sur l’enseignement de l’anglais qui doit se faire à partir du primaire du fait que c’est une langue technologiquement universelle. Les logements d’astreinte occupés par les retraités de l’enseignement ont fait, également, l’objet d’un débat. Pour ces derniers, une commission paritaire a été chargée, dira le représentant de la DE, de faire le point sur ces logements. Pour le secteur de la formation professionnelle, une situation chiffrée a été présentée par le premier responsable du secteur dans la wilaya de Bejaia. Il apparaît ainsi que suite à la restructuration des services du secteur de la formation professionnelle, les efforts accomplis ont été valorisés et le nombre d’apprenants dans la wilaya de Bejaïa dépasse les 15.000 stagiaires dans la trentaine d’établissements dont deux instituts spécialisés que compte la région. La formation diplômante est faite en résidentielle, par apprentissage, en passerelle et en milieu rural. Ce dernier bénéficie aussi de la formation qualifiante laquelle est étendue aux cours du soir, à la femme au foyer et en milieu carcéral. La direction de la formation professionnelle compte promouvoir les métiers de l’artisanat traditionnel devant permettre la sauvegarde du patrimoine culturel local. Pour ce qui est de la rentrée universitaire, elle a eu lieu au début du mois de septembre pour les premières et deuxièmes années alors que les autres niveaux ont commencé progressivement en raison des procédures de sélection et de choix de filières et de spécialités et en raison de l’organisation de certains examens de rattrapage. L’université Abderrahmane Mira de Bejaia compte pour l’année en cours plus de 46.000 places pédagogiques avec l’inscription de 8479 nouveaux bacheliers et la mise sur le marché de l’emploi, en 2016, d’une dizaine de milliers de diplômés dont 4.000 environ en master. Elle dépasse ainsi la centaine de milliers de diplômés, sortis de ses facultés, depuis sa création. En outre, elle a organisé une trentaine de concours d’accès à la formation doctorale avec l’ouverture de 208 nouveaux postes, ce qui portera le nombre total d’inscrits en post-graduation à 1.800, tout en renforçant son encadrement par le recrutement de 70 nouveaux enseignants chercheurs. Enfin, le recteur parlera du volet pédagogique, de celui de la formation doctorale et de la recherche scientifique, des infrastructures et équipements et du volet de la coopération, communication et relations extérieures. Pour ce dernier, il insistera sur l’ouverture à l’échelle internationale par plusieurs accords de partenariat et un engagement dans de nombreux projets bilatéraux, notamment ces deux dernières années, avec une dizaine d’universités françaises, trois espagnoles, deux polonaises, une hongroise et une tunisienne.

A Gana.

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