Les habitants désertent le village

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Les habitants du village montagneux Aguouillal, relevant de la commune d’El-Adjiba, continuent de déserter leur village dépourvu des moindres commodités de vie, à l’image des soins, le transport, le gaz… Depuis 1998, et en raison de l’insécurité, 60 % de sa population a quitté carrément le village pour se réfugier dans les localités voisines de Semmache, Bechloul ou à El-Adjiba, en aspirant à un meilleur avenir. Certains citoyens, qui ont abandonné leurs terres, ont pu avoir des logements sociaux à El-Adjiba. D’autres ont acheté des lots de terrain ailleurs et construit leurs propres habitations rurales avec l’aide de l’Etat. Tandis que d’autres, défiant les affres de l’isolement et de la mal-vie, ont préféré rester dans leur village. Celui-ci, comptant environ 300 habitants, est dépourvu de toutes les commodités de vie humaine. Ainsi, à titre d’exemple, l’unique école primaire dont il dispose, construite dans les années 1980, a été fermée. Ce qui contraint les élèves du village à se déplacer quotidiennement à Semmache, à Bechloul et à El-Adjiba pour suivre leurs cours. Ajouté à cela, son unique salle de soins, réalisée en 1996, a également été fermée faute d’infirmiers. «Au départ, un infirmier de l’hôpital de M’Chedallah assurait les soins, et ce, en chaque mercredi et samedi, mais quelques mois après son installation, il a quitté son poste de façon définitive», se plaint un villageois. Se retrouvant vide, et de peur qu’elle se dégrade, la commune a décidé de fermer définitivement cette structure. Pour la route menant au village, elle ne connaît des réhabilitations que lorsque les élections municipales approchent. En effet, ce n’est que durant cette période que les maires commencent à apporter quelques travaux d’aménagement des fossés, et ce, dans le but d’obtenir des voix lors des scrutins. Quant à l’aide à l’habitat rural, cette localité est la dernière en la matière. D’ailleurs, peu d’habitants ont pu bénéficier de ce programme qui reste un rêve pour la majorité d’entre eux. «J’ai déposé plusieurs demandes auprès de l’APC pour tenter d’obtenir un logement rural, mais en vain ! A Semmache ou ailleurs, les citoyens l’obtiennent facilement. C’est de l’injustice !», se plaint Omar, un jeune citoyen de ce village. Par ailleurs, en raison de la défaillance des éclairages publics, tout le village se retrouve plongé dans le noir durant la nuit. Pourtant, et selon les témoignages de quelques citoyens, une demande de réfection a été transmise au maire, mais aucune réponse n’a été donnée à ce jour. Les habitants de cette bourgade, des éleveurs vivant dans la précarité pour la plupart d’entre eux, n’ont bénéficié d’aucun soutien de l’Etat.

Toudert Sadi

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