C’est à l’appel de la direction nationale du FFS que plusieurs dizaines de citoyens, d’élus locaux et de cadres de ce parti se sont rassemblés, durant la matinée d’hier, devant le siège de l’APC de Lakhdaria.
Les protestataires, dont des députés de Bouira, Tizi-Ouzou, Bejaia et Boumerdès, ont soulevé un seul mot d’ordre: la réintégration du maire de Lakhdaria, récemment suspendu par le wali de Bouira. Ali Laaskri, député de Boumerdès et membre de l’instance présidentielle du FFS, était le premier à prendre la parole. Il estime que les motifs avancés par la wilaya, pour la suspension du maire de Lakhdaria, sont «injustifiés et insensés». Il fera aussi savoir qu’il s’agit du deuxième maire du FFS qui a été suspendu au niveau de la wilaya de Bouira, et le quatrième à l’échelle nationale. «Le code des collectivités locales est clair. Le wali ne peut pas suspendre un maire tant qu’il n’a pas encore été définitivement condamné. C’est le cas pour notre camarade Oukil, dont l’affaire est au niveau de la cour suprême. Idem pour le P/APC de Guerrouma, suspendu au premier jugement. Alors que les P/APC de Boumerdès et de Talaghma, innocentés depuis plusieurs mois par la justice, n’ont toujours pas été réintégrés», a-t-il déclaré, avant de dénoncer ce qu’il qualifiera de «deux poids deux mesures» des autorités publiques à l’égard des élus du FFS. «Certains responsables de certaines mairies, ici même niveau de la wilaya de Bouira, ont été condamnés et n’ont pas été touchés ! L’on se demande si la loi s’applique uniquement sur les élus du FFS». S’insurge-t-il. Pour M. Youcef Aouchich, secrétaire national chargé de la communication au FFS, il s’agit en premier lieu d’une action de solidarité avec le maire de Lakhdaria, car «cette décision, prise par le wali de Bouira, est arbitraire. Il ne s’agit pas, d’ailleurs, de la première décision du genre. Ont été déjà suspendus, et de la même manière, les P/APC de Boumerdès et de Talaghma. Le FFS dénonce, et avec la plus grande vigueur, cet acharnement de l’administration contre les élus du peuple et considère que c’est une cabale qui est montée contre ses élus à l’échelle nationale. A travers cette action de protestation, nous réitérons la position du FFS concernant cette situation. D’ailleurs nous allons user de tous les moyens légaux et pacifistes pour faire entendre la voix de la population et faire respecter son choix», déclare-t-il. M. Aouchich a assuré, par ailleurs, que le FFS a déjà formulé des demandes officielles pour la réintégration de ses trois P/APC suspendus. «Au niveau de la direction nationale, nous sommes en train d’étudier les dossiers de nos trois camarades, et ce, afin d’introduire leurs dossiers auprès des instances judiciaires, surtout que deux d’entre eux ont été blanchis par la justice», signale-t-il. A noter que les protestataires avaient tenté, dans un premier lieu, d’accéder à l’intérieur de la salle de délibération de l’APC où devait se tenir une réunion des élus, pour l’élection d’un nouveau maire. Une réunion qui a été finalement reportée en raison de la pression des protestataires. Une délégation, composée de quatre députés du FFS, s’est déplacée en fin de matinée au siège de la daïra afin de déposer la demande officielle de réintégration du maire suspendu.
Oussama Khitouche

