Les enseignants paralysent les écoles

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Les écoles de la capitale étaient hier paralysées. Joignant l’acte à la parole, l’intersyndicale a mené jusqu’au bout son action, malgré la décision de la justice qui a ordonné la suspension, et menace de la radicaliser si le ministère de tutelle ne sort par de son « silence radio » et ne satisfait par leur plate-forme de revendications. Leur détermination est, une fois de plus, démontrée lors de cette grève. La mobilisation est constatée à plusieurs niveaux. En effet, une petite virée dans les quartiers algérois suffit largement pour que ce constat soit établi. Les enseignants du primaire, comme ceux du CEM, sans oublier ceux des lycées, étaient tous au rendez-vous. Très tôt le matin, les élèves ont rebroussé chemin et sont rentré chez eux pour ne revenir qu’après trois jours, car les cours seront suspendus jusqu’à mardi. A Bachdjarah, Bab El Oued, Ben Aknoun et Dar El Beida ainsi qu’à Alger centre, la grève était massivement suivie. La particularité de ce mouvement par rapport à celui déclenché par la même coordination les 15 et 16 janvier dernier réside dans le fait que les enseignants du primaire ont, cette fois-ci, fortement joint le mouvement. Les syndicalistes se réjouissent du succès qu’a eu leur action. Lamdani du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire (CNAPEST) souligne que le taux de participation dépasserait les 90%. « C’est extraordinaire », dira-t-il, avant de souligner qu’au niveau des lycées, il a été enregistré durant cette première journée de débrayage un taux de participation de 94 % à Alger, 90% à Annaba, 95 % à Bejaïa, 91% à Sétif, 81% à Relizane, pour ne citer que ces wilayas. Le sud du pays n’a pas, selon le représentant du CNAPEST, fait exception. Osmane, porte-parole du Conseil des lycées d’Alger, a, pour sa part, estimé que c’est un vrai ras-de-marée qui s’est produit hier dans le secteur de l’éducation. Pour reprendre ses dires, si la tutelle « n’a pas ressenti ce tsunami c’est qu’elle est aveugle ». Et de continuer de dire « notre tutelle est devant un mouvement inédit qui lui envoie un message fort, celui de sortir de son mutisme et de réfléchir à ouvrir les portes du dialogue avec tous les partenaires sociaux ». D’après Osmane, les enseignants « ont redoublé de mobilisation » rien que pour démontrer à Benbouzid leur force sur le terrain et qu’ils sont les « maîtres à bord » du secteur. « Nous refusons catégoriquement qu’il nous menace à travers la télévision », fulmine en outre le porte-parole du CLA.

Wassila O.H.

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