Les journées ensoleillées qui ont suivi les pluies de la semaine dernière sont mises à profit par les paysans des régions de haute montagne, notamment à Aïn El Hammam, Imsouhel et Bouzeguène, pour reprendre les travaux des champs.
C’est le moment où jamais de nettoyer les oliveraies et préparer le sol à recevoir les olives dont certaines sont déjà noires et commencent à tomber. Même si ce n’est pas encore le rush, on constate que les chemins des champs, désertés durant tout l’été, reprennent l’ambiance des grands jours. Les paysans sortent de bonne heure pour se rendre dans leurs champs où la tâche qui les attend ne sera pas, loin s’en faut, de tout repos. Le défrichage et le ratissage des alentours des oliviers leur permettront de ramasser plus facilement les fruits tombés à terre. Comme chaque année, en cette période, on sort les haches, les scies, les râteaux et autres matériels nécessaires pour préparer la récolte des olives. Les chemins qui y mènent sont pour la plupart carrossables. Cependant, les moins nantis les empruntent à pied et rentrent, le soir à dos d’âne. C’est souvent en famille que l’on s’y rend. Le père, la mère et les enfants, accompagnés, parfois de proches parents, font de la journée, une sortie récréative plus qu’une corvée. Les parcelles dégagées, nettoyées de toutes les branches qui les encombrent, font la fierté de tous, en fin de journée, malgré la fatigue. Ils savent que le résultat à la sortie du pressoir sera à la hauteur des efforts consentis. En effet, les branches chargées comme lors des meilleures récoltes, penchent jusqu’à presque toucher le sol. Ce qui normalement, augure d’une récolte prolifique bien que les paysans commencent déjà à spéculer sur le prix du litre d’huile. «Elle ne baissera pas cette année» disent-ils, sans en référer à la loi de l’offre et la demande. Ils ne ratent pas l’occasion de rappeler toute la difficulté que nécessite l’entretien des oliviers. Comme nous l’avons remarqué, du côté d’Ath Ouacif, Yattafen, Michelet et leurs environs, la récolte s’annonce des plus prolifiques. Depuis près d’un mois, maintenant, ils se hâtent à terminer le nettoyage des olivaies. On aperçoit de loin de la fumée qui monte du bas de la vallée où se situent la plupart des champs car l’olivier n’aime pas les hauteurs. De temps à autres, des appels se font écho d’un versant à un autre. Le grincement des scies est entrecoupé de coups de haches coupant les branches inutiles ou mortes pour «aérer les arbres» nous dit un vieux. Rares sont ceux qui font de la récolte des olives leur source de subsistance. La plupart des propriétaires sont des fonctionnaires qui sacrifient leurs weekends pour les travaux des champs. Ceux-là réservent leur congé non pas pour l’été pour aller à la plage, mais pour la récolte des olives. Un mois de congé ne suffit que pour les petites parcelles. La récolte durera jusqu’à la fin du mois de février, parfois plus tard. La vallée et les routes qui y mènent, demeureront animées pendant plusieurs mois encore.
A.O.T

