L’extraction abusive du TVO amoche l’oued

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Les travaux de réalisation de la partie de la pénétrante autoroutière El Adjiba-Béjaïa qui se trouve sur le sol de la wilaya de Bouira, laquelle s’étale d’El Adjiba jusqu’à Ath Mansour sur 14 kms, tirent à leur fin, et ce, après plus de deux années de labeurs. Ce projet, qui a son pesant d’or sur l’économie de la région, a nécessité la mobilisation, en plus des fonds alloués, de tout un « attirail » d’engins et d’une main-d’œuvre qui travaille, à l’heure actuelle, sans relâche. Néanmoins, au delà de ce volet, il y a lieu de soulever ces points, pour le moins, noirs ou ce qui conviendrait d’appeler les « dommages collatéraux » de ce projet d’utilité publique. En effet, l’ouverture du chantier de la pénétrante autoroutière El Adjiba-Béjaïa a nécessité des apports colossaux en matériaux de construction à l’instar du ciment, du gravier, du rond-à-béton,…et du tout-venant (TVO). Ce dernier matériau était à portée de main, puisqu’il était puisé à partir de l’oued Sahel qui parcourt cette région située à l’Est de la wilaya de Bouira. Ainsi, des milliers de tonnes de TVO ont été extraits pour les besoins de réalisation de l’infrastructure autoroutière. « Un mal nécessaire » comme dirait l’autre. Bien évidemment, le TVO de l’oued Sahel et son eau ont été « mis » à contribution par les sociétés réalisatrices pour parer à la rareté et surtout à la cherté de ce matériau dans les carrières d’agrégats. Ainsi, pendant plus de deux années, des endroits du lit de l’oued Sahel ont été creusés et affouillés pour l’extraction du TVO. Cette opération, même si elle s’est avérée inéluctable, a fini par défigurer plusieurs endroits du lit de cette rivière. Des cratères, des tranchées et autres trous béants ont été causés par des engins extracteurs, et, le plus souvent, avec outrance. L’oued Amarigh, qui est l’un des affluents de l’oued Sahel, n’a pas échappé non plus à la surexploitation de son TVO et ses eaux. Des étangs artificiels ont été aménagés pour emmagasiner l’eau, néanmoins cette opération a fini par transformer carrément cette rivière qui coule à travers les territoires de la commune d’Ath Mansour. Ajoutons à cela, ces monticules de gravats et de remblais que les engins déposaient sur les berges des deux rivières citées en agressant complètement leur physionomie. Le hic, est que la remise en l’état de tout ce qui a été effectué sur ces cours d’eau et l’environnement n’est pas encore enclenchée par les entreprises réalisatrices. Après leur départ, si les choses en restent là lesdits oueds ne se « remettront » pas de sitôt de cette « agression » à leur encontre. D’aucuns souhaitent que ces rivières retrouvent, non pas leur aspect initial, mais un semblant d’aspect avenant avec la remise en l’état, autant se peut, de ce qui peut l’être.

Y Samir.

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