Imposant rassemblement !

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C’est à l’appel de la coordination libre des étudiants que plusieurs dizaines d’étudiants de l’université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira ont observé avant-hier un rassemblement de protestation devant le rectorat de leur université.

A travers cette nouvelle action, les étudiants membres des comités autonomes ont tenu à dénoncer ce qu’ils ont qualifié de «remise en cause du droit syndicale des étudiants» et de réclamer l’amélioration de leurs conditions au sein des cités universitaires. Selon les protestataires, les comités autonomes, élus légitimement par les étudiants de chaque faculté, sont régulièrement empêchés d’exercer leurs activités au sein de l’université par l’administration. Selon-eux, l’administration ne tolère que les organisations syndicales qui se sont imposées cette année comme unique interlocuteur des étudiants. «Le droit syndical est un droit légitime des étudiants qui ont le droit d’adhérer à n’importe quel collectif estudiantin. Cette année, les comités autonomes n’ont même pas le droit d’organiser des assemblées générales. Pis encore, nous sommes victimes d’agressions physiques et verbales perpétrées par les membres d’organisations satellites, et parfois par des extra-universitaires, et ce, au vu et au su des agents de sécurité et de l’administration», dira un membre du comité autonome de la faculté des sciences économiques. Avant d’ajouter : «Nos comités sont démocratiquement élus par la base étudiante et des PV ont été déposés au niveau du rectorat». D’autres intervenants ont également soulevé la dégradation des conditions de la prise en charge au sein des résidences universitaires. Selon-eux, les étudiants résidents dans ces cités souffrent le martyr au quotidien, en raison du manque de chambres et de transport universitaires, ainsi que de la dégradation du service de restauration. D’autres ont soulevé des problèmes d’insécurité à l’intérieur des résidences filles comme garçons. «Nous nous retrouvons entassés dans des chambres à 5 ou à 6. Nos restaurants n’assurent que le service minimum et le transport universitaire baigne dans l’anarchie. Dans certaines cités, en plus d’une pénurie d’eau potable, le chauffage ne fonctionne toujours pas», dira une étudiante. D’après cette dernière, les étudiantes membres des comités autonomes sont victimes de pressions au sein des cités. «Les étudiantes n’ont plus le droit de s’organiser au sein de nos cités. L’administration est quasi absente et ne reconnait que des étudiantes des organisations satellites», conclue-t-elle. Les étudiants protestataires n’excluent pas le recours à un mouvement de grève illimitée pour «faire entendre leur voix et satisfaire leurs revendications». A noter, pour rappel, que des affrontements ont éclaté, la semaine dernière, entre des étudiants membres des comités autonomes et d’autres membres des organisations syndicales. Mardi dernier, trois étudiants ont été légèrement blessés dans une bagarre générale lors d’une assemblée générale, au niveau de la faculté des sciences économiques. Les membres des comités autonomes accusent directement des organisations syndicales, à l’image de l’UGEL, UNEA et UGEA, d’être derrière une campagne de dénigrement et de désinformation à l’égard des membres des comités autonomes.

Oussama Khitouche

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