Alerte à la cératite !

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La cératite, plus connue sous le nom de mouche méditerranéenne, est signalée au cours de ces dernières semaines dans les vergers agrumicoles de la vallée de la Soummam.

Déjà fortement impacté par un long et éprouvant épisode de sécheresse, le parc agrumicole subit les coups de boutoir de ce ravageur, dont les conséquences sur la productivité peuvent s’avérer désastreuses. Les piqures de l’insecte, informe-t-on, interviennent durant le stade de véraison. Une période de vulnérabilité du fruit, coïncidant avec le point de départ de l’infestation larvaire. «Mon verger compte des centaines d’arbres, entre orangers, mandariniers et citronniers. Et je peux attester que les traces de la cératite sont visibles partout, avec des degrés d’infestation plus ou moins importants», témoigne un agriculteur de la région d’Ouzellaguen. Gérant une vaste exploitation agrumicole, réalisée il y a une décennie grâce au concours du plan national de développement agricole (PNDA), un jeune exploitant d’El Kseur fait état du même constat de désolation, «a chacune de mes tournées dans les champs, je ramasse de grosses quantités de fruits immatures présentant de nombreux points de piqûres», relate-t-il. Notre fellah se dit d’autant plus inquiet que les chutes ont tendance à se faire toujours plus massives. «Le bilan de cette saison s’annonce des plus chiches, eu égard aux pertes considérables que cette maladie ne manquera pas de nous infliger», conjecture-t-il. Pris au dépourvu par l’intrusion de la cératite dans son exploitation, un agriculteur d’Akbou est habité par la même certitude. «Les pertes seront incontestablement élevées. Aujourd’hui, nous sommes réduits à prier pour échapper au naufrage», déclare-t-il sur un ton de dépit. Un agent de vulgarisation agricole, exerçant dans une subdivision de l’agriculture, tient pour sa part à relativiser l’occurrence de cette pathologie, «la cératite sévit aux quatre coins de la wilaya, c’est un fait avéré. Pour autant, son ampleur est loin d’atteindre le seuil de nuisibilité à partir duquel un bulletin d’alerte et d’avertissement est automatiquement diffusé en direction des agriculteurs», rassure-t-il. Pour notre interlocuteur, le niveau d’infestation actuel n’inspire pas d’inquiétude et ne justifie aucunement la mise en branle d’un dispositif de lutte aux fins de briser le cycle biologique de l’agent pathogène.

N Maouche

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