L’apport de l’EHS de Oued Aïssi

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Avec le soutien de l’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie, l’association Ahla des handicapés et leurs amis de Bouzeguène a organisé, en collaboration avec l’association Handicap-international, une campagne de dépistage et d’évaluation aux centres médico-social et de psycho-pédiatrie de deux jours en fin de semaine dernière. L’activité entre dans le cadre du programme de suivi médical, en coopération avec les services de la santé. Un riche programme a été tracé par l’association pour faire le point sur l’évolution du projet de l’éducation inclusive et du développement social inclusif. Tous les acteurs ont été réunis autour d’une table ronde pour connaître les tâches et les responsabilités de chacun envers cette catégorie d’enfants tant marginalisée. Car, un enfant ne peut être scolarisé s’il est en mauvaise santé. La première journée a été consacrée aux consultations de plus d’une centaine d’adultes et enfants souffrant de troubles psychologiques, toutes pathologies confondues. L’EHS d’Oued Aïssi a, pour cela, mobilisé toute une équipe. Elle était composée de 4 psychiatres et de 2 infirmières accompagnés de leur directeur, M. Bounous Lounas, qui s’est engagé à envoyer, les après-midi à raison de deux fois par semaine, une équipe d’encadreurs pour les aider à améliorer leur savoir faire. «Cette journée entre dans le cadre de l’opération du jumelage qu’on va réaliser suite aux instructions du ministre de la Santé qui insiste sur le jumelage et l’amélioration des services dans les polycliniques, une démarche largement prise en charge dans la nouvelle loi sanitaire. On parle aussi du rôle du médecin généraliste et du médecin de famille qui peuvent aider au diagnostic précoce de certaines pathologies, à l’image de l’autisme», dira le directeur de l’EHS. Et d’ajouter : «les parents doivent s’impliquer aussi en déclarant leurs enfants autistes. Ce n’est ni une honte ni un tabou. L’enfant aux besoins spécifiques doit bénéficier d’une scolarité comme l’enfant ordinaire. On est là pour la bonne prise en charge et le suivi de cette tranche de la société», dira M. Bounous. «Le but de ces consultations est d’analyser l’état psychologique des enfants avec de différentes pathologies et infirmités cérébrales, à savoir retard mental, autisme, et ce pour connaître l’évolution qu’elles prennent. Cela nous a permis également de visiter les centres (CPP) d’Aït Sidi Amar et le CMS de Louda avec les différents ateliers. Sur place, nous avons constaté le manque de moyens mais une bonne gestion et prise en charge des enfants aux besoins spécifiques. C’est un allégement de la lourde tâche des parents. Nous souhaitons apporter, grâce au programme qu’on va élaborer, un plus en terme humain et matériel dans le jumelage, pour pouvoir aider cette catégorie d’enfants et leur permettre une insertion scolaire et sociale et les assister à réaliser l’autonomie dont ils ont besoin», ajoute Dr Zeggane, psychiatre à l’EHS Oued Aïssi. Au deuxième jour, en plus des consultations au CMS, les responsables d’Ahla ont organisé une visite guidée aux deux centres. Après la collation offerte au CPP, les psychiatres, les associations et les autorités locales présents se sont réunis autour d’une table ronde pour évaluer ce qui a été fait dans le projet de l’éducation inclusive et du développement local inclusif et les moyens que les autorités doivent mettre pour cela. Un film-documentaire sera réalisé par les associations Ahla et Handicap international. Il faut dire que cette journée a été aussi une occasion pour l’association Ahla d’exposer les difficultés auxquelles elle fait face.

Fatima Ameziane

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