Des banderoles étaient brandies devant l’entrée principale de cette mairie sur lesquelles ont pouvait lire “Non à la hogra, non à la l’injustice” “Où sont vos promesses ?”. Ces citoyens en colère sont originaires du village de Igouane Ameur, localité de près de 3 000 habitants.Selon ces protestataires, leur village souffre d’enclavement. Beaucoup de promesses ont été faites durant la campagne électorale mais la répartition du plan de développement communal (PCD) n’en concrétise aucune.Certains de ces citoyens accusent l’APC d’avoir sanctionné ce village pour des raisons d’affinités politiques.Tout en affirmant le caractère de leur mouvement, les délégués de ce village affichent leur détermination à ne pas baisser les bras et rester mobilisés, jusqu’à ce que leurs doléances soient prises en charge.“Nous sommes pacifiques, mais déterminés”. Et de se poser la question “Où sont vos promesses ? Pourquoi notre village est-il délaissé?”Pour avoir plus d’informations sur ce différend nous avons sollicité M. Sellah, président de cette APC, lequel a bien voulu nous recevoir.Selon lui, les revendications de ces citoyens sont légitimes, mais il affirme “qu’il n’est à la tête de cette commune que depuis 2 mois seulement, et que l’APC vient d’être installée, il y a seulement une dizaine de jours”.Il déclare aussi “avoir été surpris par cette action de protestations”, mais un autre présent dans le bureau qualifie cette action “d’embuscade politique”.Le maire poursuit son discours, selon lui, “les problèmes existent partout”, il déclare aussi “qu’il est très sensible et qu’il aime écouter les doléances des citoyens. Mais il suggère que les revendications se fassent dans la souplesse et la sagesse”.Un membre du village protestataire présent dans le bureau l’interrompt : “Non monsieur, ce n’est pas la sagesse qui nous manque, mais ce sont les moyens”.Au fil de la discussion, d’autres élus et membres de l’exécutif arrivent. Une polémique éclate entre Oudaï et le citoyen sus-cité, l’élu déclare “Nous refusons de travailler sous pression”. Le représentant des citoyens en colère rétorque en quittant le bureau et en déclarant “que toute discussion doit se faire avec une délégation de son village”.Oudaï de nouveau prend la parole et nous exhibe le PV de répartition du budget des 2 milliards de centimes octroyés à cette APC et pour lequel 10 projets ont été inscrits “sur ce nombre, avec ce maigre PCD.L’on ne peut faire face qu’à 7 priorités”, nous déclare le maire de cette commune.Selon les élus, sur les 7 projets en PCD, le 3e et le 7e projets sont pour le village Ignane Ameur. Par ailleurs, les responsables de l’APC estime que certains projets non pris en charge dans le PCD, seront soumis pour leur inscription dans un cadre sectoriel.Près de deux heures après, nous quittons le bureau du P/APC, le sit-in des citoyens d’ignane Ameur est maintenu. Dès notre sortie, l’on accourt vers nous pour s’exprimer “nous ne faisons pas de politique, c’est faux, nos routes sont dans un état impraticable et dangereux, notre foyer de jeunes est sinistré depuis le séisme de 2003 etc”, fulmine cette foule de citoyens en colère.Et d’ajouter que “pour l’instant ce ne sont que les délégués, la prochaine fois nous allons mobiliser toute la population si cela s’avère nécessaire”, disent-ils. A un autre d’enchaîner “ne les croyez pas.Ils ne disent jamais la vérité. Il cherche à cacher le soleil avec le tamis”, ironise un jeune délégué.Par ailleurs, ces citoyens dénoncent les responsables de l’APC qui n’ont pas cherché à les inviter au dialogue.Pour calmer un tant soit peu leur colère, ces villageois exigent des engagements et des garanties des autorités de cette APC, quant à la prise en charge de leurs doléances. Par ailleurs, ils nous invitent à visiter leur village, en vue de constater de visu les maux dont ils souffrent depuis la nuit des temps.
Mourad Hammami
