Le conflit sur l’eau rebondit

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Le conflit sur l’eau dans la daïra d’Illilten rebondit une nouvelle fois. Hier encore, des dizaines de villageois de Taghzout, relevant de cette commune, ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer de l’eau potable.

Des banderoles, où l’on pouvait lire, entre autre, «Au cœur du Djurdjura, la population de Taghzout est privée d’eau. Elle exige son rétablissement», étaient déployées. Des jerricans vides disposés au rond point illustraient aussi l’objectif du sit-in. A signaler que les protestataires ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils expliquent leur galère. «Notre village est privé d’eau depuis le 14 octobre dernier, suite au sabotage perpétré au niveau du répartiteur alimentant les villages d’Iguefillen, Azrou, Tifilkoutet et Taghzout. Les démarches légales entreprises n’ont donné aucune suite. Nous nous sommes réunis avec vous le 31 octobre dernier, et nous vous avons saisi par écrit une vingtaine de jours auparavant en vue d’une solution équitable, mais en vain», écrivent les rédacteurs au wali. Et d’ajouter : «Nous sommes au mois de novembre, mois de recueillement et de commémoration de la glorieuse révolution, où notre village a payé un lourd tribut et a donné 50 de ses meilleurs enfants à la libération du pays. Notre village a été le refuge de l’ALN et a été rasé en 1959. Et en 2016, il se retrouve sans eau !». A rappeler que ce problème remonte aux premières années de l’indépendance, lorsque les 4 villages concernés (Iguefillen, Azrou, Taghzout et Tifilkout) ne parvinrent pas à s’entendre sur la manière de répartir l’eau des captages en montagne. En juin dernier, le conflit a failli déborder, n’était-ce l’intervention rapide des autorités de wilaya et de l’APW. Des réunions avec tous les concernés ont eu lieu et des solutions ont été préconisées. Il était question, comme mesure urgente, de rétablir la distribution d’eau, de réparer les fuites et sources sabotées et d’engager une étude pour répartir l’eau équitablement. Une entreprise a alors été engagée pour mener l’opération à bon port. Toutes ces résolutions ont été consignées dans un procès verbal signé par l’ensemble des concernés. Hélas, des entraves et des blocages resurgirent, chose qui a contraint l’entreprise à arrêter sa mission. Du coup le problème est resté tel quel.

Hocine Taib

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