Un quartier où rien ne… démarre !

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La cité dite la «cité la gare» du fait de sa proximité de la plus ancienne gare ferroviaire, plus que centenaire, est en fait dans le temps un ancien camp de concentration. Un camp sommairement aménagé par l’administration coloniale où ont été «parquées» les populations des villages du Aarch Imelahen et une partie de celui Imchedallen, après que leurs villages respectifs furent rasés entre 1957 et 1958 par l’armée coloniale. Parmi ces villages, on peut citer du coté Tamelahet les villages Tikesrai, Ighil n’Ath Rayou, Ighzer oumeziav, Tameziavt, Tadert Lemleh. Du coté de Imchedallen, on retrouve Ahnif et Taverjets. Ladite cité a été reconvertie en chef-lieu de commune durant le dernier découpage administratif de 1985 qui a connu quelques extensions avec la création d’une autre cité sous forme de lotissements. Elle abrite, à l’heure actuelle, pas moins de 5 000 habitants dont 3000 âmes rien que pour l’ancienne cité « la gare » confinée dans la même surface, sans possibilité d’extension, et dont la majorité des maisons, construites en « Toub » (mottes de terre), sont anciennes et vétustes. Une cité qui enregistre chaque hiver des effondrements doublés d’insalubrité et une exiguïté progressive, et ce, à cause d’une démographie galopante. Nous apprenons des élus, issus de cette cité, que la moyenne par habitation est entre 15 à 20 personnes sur la même surface de 80 m2, comme délimité par l’administration coloniale il y a 63 ans. Sur un autre volet, nous apprenons des mêmes élus que plusieurs ouvrages d’utilité publique n’ont jamais bénéficié d’opérations de rénovation, de restauration ou de l’aménagement urbain. Selon nos interlocuteurs, les rues sont toujours en terre battue et même pas revêtues en sable. Elles se transforment, de ce fait, en bourbier à la moindre averse. Pour le réseau de distribution de l’eau potable, une partie est toujours en amiante de ciment et l’autre en fonte. Des matériaux utilisés dans les années 1960 et à l’origine de maladies, comme le cancer ou de fréquentes épidémies de typhoïde. A coté de cela, il existe un taux très élevé d’humidité à l’origine d’une autre épidémie d’asthme et de maladies chroniques. Ahnif est l’un des centres urbains des plus insalubres et pollués de la daïra de M’chedallah. Le réseau de distribution de l’électricité n’est pas logé, non plus, à une meilleure enseigne, sachant que les lignes de moyennes et basses tensions sont toujours en câbles nus anciens. Des câbles dilatés et usés ; d’où de fréquents courts-circuits et chutes de courant. L’éclairage public vétuste inopérant est aussi une des causes principales de la multiplication d’agressions, vols et infractions aggravés, ajouté à l’absence totale d’un quelconque corps de sécurité depuis la dissolution du détachement de la garde communale en 2009. Un cas d’insécurité évoqué à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes sans que rien ne soit fait à ce jour pour mettre fin a la palpable insécurité qui règne en ces lieux dès la tombée de la nuit. Il est à signaler qu’au niveau de cette agglomération, il existe l’un des plus importants carrefours de l’est du pays où se rencontrent la RN5 Alger-Annaba et la RN15 M’chedallah -Bejaia qui attirent toutes sortes d’aventuriers et de délinquants. La contrainte suivante signalée par nos interlocuteurs est l’absence d’infrastructures et autres moyens de loisirs. Le seul fait notable et positif en matière de développement de la cité «la gare» est son raccordement au gaz naturel et celui de l’assainissement. Ce chef-lieu de commune a besoin d’un urgent plan de « sauvetage » pour lui donner un visage.

Oulaid Soualah

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