Le pont de Tazaghart occupé par les réfugiés subsahariens

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La situation des réfugiés subsahariens, qui ont investi la vallée de la Soummam, devient de plus en plus critique. Ces «damnés de la terre» vivent dans des conditions lamentables, et se trouvent plus que jamais exposés aux maladies et à tous les risques. Des camps de fortune sont aménagés par leurs soins, un peu partout dans les localités de la vallée, et ce, sans les moindres commodités de vie décentes. C’est le calvaire qui perdure pour ces centaines de familles désemparées et laissées pour-compte. Néanmoins, le plus préoccupant dans cette situation, qui frise la catastrophe humaine, ce sont ces petits camps crées…sous certains ponts jalonnant la RN26, à l’image de ce regroupement de plusieurs familles sous le pont de la localité de Tazaghart, qui relève de la commune d’Akbou. Un ouvrage d’art transformé en refuge par ces subsahariens mal-en-point. Cet endroit sert d’abri contre les pluies et le froid pour ces familles qui n’ont pas d’autres lieux où aller. Les « gîtes » sont aménagés avec des objets hétéroclites, comme les cartons, les bâches en plastique, les contreplaques…Ce petit camp est érigé dans un milieu austère et insalubre, soit sur le lit d’un oued qui, si un orage venait à éclater, pourrait inonder leurs huttes de fortune. Avec le froid qui commence à s’installer, les familles qui occupent les travées de ce pont, qui enjambe la RN26 à Azaghar, se réchauffent au feu du bois et dorment sous le froid glacial de la nuit et en se réveillant, le lendemain, grelottant sous une épaisse couche de rosée matinale. Dans la journée, ces familles s’adonnent à la rituelle mendicité sur les accotements de la RN26, où elles supplient les automobilistes de leur remettre des ronds, de quoi assurer leur pitance journalière. Toutefois, ce qui est navrant et blessant à la fois dans tout cela, ce sont ces enfants de bas âge qui quémandent sur les abords de cet axe routier en s’exposant à tous les dangers possibles (enlèvements, accidents, violences,…). Il est à déplorer, dans la foulée, l’absence sur le terrain des organismes sociaux et autres associations « caritatives » pour réconforter ces familles réfugiées qui devraient être prises en charge surtout sur le plan médical, en particulier les enfants, pour atténuer quelque peu leur souffrance quotidienne !

Syphax Y.

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