Les déblais provenant de fouilles de nouvelles constructions ont pris d’effarantes proportions ces cinq dernières années pour devenir un véritable fléau, des plus agressifs, contre l’environnement en général et les terrains agricoles en particulier.
En effet, les terrains relevant du domaine étatique ont été transformés en authentiques décharges sauvages, où des déblais sont abandonnés et forment des monticules ensevelissant d’importantes surfaces. Un cas répressible est visible en plusieurs endroits au niveau des légendaires plaines d’Oughazi qui étaient, autrefois, des fermes coloniales avant qu’elles ne soient transformées en EAC après l’indépendance. C’est le cas de celles situées en périphérie de Raffour, à proximité du lycée, celles du quartier Nord de la même agglomération, ou encore celles en bordure du cours d’eau Assif Iwakouren, à la sortie Est de la même ville, à proximité du pont de la RN15 qui enjambe ce ruisseau. Les terrains de la même nature à Chorfa ne sont pas non plus épargnés par ces déchargements effrénés de déblais auxquels se mêlent ceux des débris de matériaux de constructions provenant de la démolition d’anciennes bâtisses qui forment des dunes à perte de vue. L’on assiste aussi dans ces endroits au déversement des ordures ménagères et des ordures provenant de certains commerces tel que les cafés, les restaurants,… Les propriétaires et les employés de ces commerces y déposent les déchets de leurs activités respectives en toute impunité. En fait, ce phénomène est du à une absence fort remarquée des nombreux services de l’Etat, directement concernés, qui se rejettent la balle en s’en lavant les mains et en se pointant mutuellement du doigt. Des déblais et détritus, qu’on ne retrouve pas sur les terrains privés, pourtant mitoyens et non clôturés, dénommés du temps du colonialisme «le grenier de l’Europe». Au niveau des communes rurales de la daïra de M’chedallah, ce sont les accotements des routes, telle que la RN30 au niveau du tronçon de M’chedallah-Saharidj ou la RN15 entre Chorfa et Takerboust, qui sont ciblés par ces déversements anarchiques. Au niveau de ces communes étroitement ceinturées par les forêts, ce sont les surfaces forestières périphériques des chefs-lieux de commune qui sont victimes de ces actes d’incivisme, tant de la part de simples citoyens, que du coté des opérateurs intervenants sur des projets étatiques. Dans le cas de ces operateurs, on retrouve sur tous les cahiers de charges et marchés une close d’évacuation rémunérée des déblais, et ce, sans que le lieu ou doivent être déversés ces déblais ne soit cité. Interpellé lors de sa dernière visite dans la région à propos de ce fléau qui prend des proportions alarmantes, le nouveau wali se fera menaçant à propos des terrains domaniaux non protégés par leurs gérants et dira qu’une commission sera mise sur pied pour recenser ces points noirs et les terrains agricoles relevant du secteur étatique laissés en jachère. «Les défaillants de ces gérants sont passibles de poursuites judiciaires», a-t-il averti. Il convient de souligner que le législateur a du retard à rattraper sur ce volet et qu’il doit sévir par de nouvelles lois plus répressives. Des lois qui nécessitent une mise à jour pour stopper ce nouveau fléau des déversements sauvages anarchiques qui portent atteinte à l’environnement, la santé publique et à l’agriculture
Oulaid Soualah

