Les kidnappings, un phénomène nouveau ou ancien que nous n’avons pas vu venir, bien qu’il soit en nous mais tu, enfoui et secret, apparaissant soudainement pour nous apeurer, nous effrayer, nous angoisser.
Les enlèvements se suivent et se ressemblent, qu’ils soient jeunes, vieux, enfants des deux sexes, nul n’échappe aux prédateurs quelles que soient leurs intentions. Morale défectueusement basse, pour demander une rançon, satisfaire une envie, régler un compte, ou pour un vil geste de sorcellerie. Il va de soi qu’une société qui a jeté ses valeurs aux orties, rien n’est plus juste, rien ne vaut la peine d’être évoqué ni moralement, ni sentimentalement, ni humainement.
La société, normalement constituée, doit être homogène, soudée et solidaire. Mais comme le «normalement» chez nous ne veut plus rien dire aujourd’hui, on comptabilise les dégâts, on fait le décompte de nos bévues, de nos tares, tartinées de bonnes intentions et couvrant les mauvaises fois et les vices innombrables. Qu’on se le dise une fois pour toute : on ne peut pas compter sur les services de sécurité, ils font se qu’ils peuvent, mais ne peuvent pas tout faire seuls.
La collaboration, le soutient des citoyens est plus que nécessaire. De plus, on doit tout faire pour éradiquer ce phénomène qui tache à un point nauséabond, purulent et salit la société. N’est-il pas judicieux de faire appel aux valeurs qui ont de tout temps marqué et distingué la communauté nationale ? Ni un numéro vert, ni un agent devant chaque citoyen, ni une surveillance de tous les instants ne peuvent à eux seuls faire barrage aux kidnappeurs pour quelque raison que se soit.
Les chiffres donnent froid au dos : de janvier 2014 à fin août 2015, plus de 8 940 enfants ont été victimes de violences, dont plus de 2 400 victimes de sévices sexuels. Ce sont là des statistiques aux données en deçà du chiffre réel. La réalité doit être bien au-dessus de la réalité chiffrée par les services de sécurité et le mouvement associatif. Pour la simple raison que le citoyen ne s’adresse pas à la police ou à la gendarmerie lorsqu’il voit une agression contre un enfant. Un tabou qui coûte cher, très cher aux parents, à la société, et la communauté en général.
S. Ait Hamouda
