Ces camions qui squattent les bords des routes

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Durant les jours ouvrables comme le week-end, des véhicules utilitaires, notamment les camions de gros tonnages, ont pris la fâcheuse habitude de trouver voie de repli aux abords de la RN26. Le cas le plus illustratif est celui de Takrietz, plus exactement à la croisée de la route menant vers le chef-lieu de la commune de Chemini en passant par Laazib Touazi. C’est en quelque sorte devenu leur garage, faisant fi et des autorités locales et des automobilistes. Ce genre de long parcage laisse perplexe les usagers de cette route, en sus, ceux venant de Chemini. Le hic est que ces camions «squatteurs d’accotements» font office de voile auxdits automobilistes, ce qui induit à une perte de visibilité, en sus à proximité d’une intersection. Le Code de la route définissant les règles en matière de stationnement n’est qu’un vain mot auprès de cette catégorie d’individus qui n’accordent guère de crédits aux normes de sécurité et de respect des lois. Ainsi, tout arrêt ou stationnement contraire aux dispositions de celui-ci constitue une infraction routière. «Cette situation ne peut être qualifiée de simplement occasionnelle ou fortuite, puisqu’elle se répète régulièrement», souligne un chauffeur de minibus. En effet, la réglementation interdit de laisser son véhicule sur un même point de la voie publique. Toutefois, des stationnements abusifs sont fréquents sur les voies publiques, et ce, au su et au vu de tout le monde. Aussi abusif que gênant, le comportement invétéré des propriétaires desdits camions laisse perplexes les riverains. Pis, un habitant du village Takrietz a délibérément «squatté» un lopin de terre aux abords d’une intersection, notamment celle de la route Takrietz-Chemini. Greffée au flanc d’un oued se dévasant dans le lit de la Soummam, cette parcelle de terrain d’à peine 100 m2 s’est vue «donné du large» pour s’agrandir au détriment dudit affluent, et ce, au vu et au su des autorités locales. La violation des biens publics et autres infractions sont légion dans cette localité, d’autant plus que le laxisme des responsables locaux donne des largesses à des individus sans scrupule. Les bords des routes, les fossés, les bas-côtés sont devenus une déchetterie en plein air, un miroir qui nous renvoient la pire image de notre société de consommation. Les scories d’une frange de la population finissent là échouées au bord des routes. Se promener, longer les rives et faire l’inventaire des déchets, des infractions routières…consciencieusement, renseignent amplement sur l’état de déliquescence absolue auquel est réduit notre environnement. Ce qui traîne dans les fossés dépasse tout entendement : cannettes de boissons en aluminium, paquets de cigarettes, pneus, bouteilles en verre et en plastique…La route n’est pourtant pas qu’un ruban de bitume, un simple réseau technique capable de nous mener en toute sécurité d’un point à un autre. Cet espace fluide est devenu par la force du temps un lieu où règne l’anarchie en maître des céans. Chaque individu participe lugubrement à rendre cet espace invivable, voire, un rendez-vous avec la mort.

Bachir Djaider

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