Les 22èmes journées médico- chirurgicales du CHU Nedir Mohamed ont été ouvertes jeudi à l’auditorium de l’établissement.
Un riche programme a été concocté par les organisateurs qui ont privilégié les thèmes essentiels de la pathologie, à savoir l’hypertension artérielle et diabète – sarcomes des parties molles et de la partie thoracique – cancer du rectum – l’ectopie testiculaire – l’ostéoporose dans tous ses états – médecine légale : droits des patients et responsabilité médicale entre autres. Des communications orales et affichées ont été également prévues durant ces deux journées. Lors de son allocution d’ouverture, le Pr Ziri, DG du CHU Nedir Mohamed, a souligné «l’importance de la tenue de ses journées médicales qui rentrent dans le cadre de la formation continue des personnels de l’établissement. Elles permettront également le contact et les échanges d’expériences avec les autres médecins des autres établissements du pays qui ont bien voulu faire le déplacement pour honorer leurs établissements par leur présence, mais aussi et surtout par la présentation de leurs communications qui méritent d’être relevées». Au programme assez riche et varié, il a été retenu une vingtaine de communications pour la journée du jeudi et dix-huit au courant de la deuxième journée d’hier. Les participants sont venus de partout des quatre coins du pays : Sétif, Béjaïa, Alger, Oran, Sidi Bel Abbes entre autres. «Ces 22èmes journées entrent dans le cadre de la formation continue des personnels de la santé : un objectif pédagogique et d’échanges d’expériences entre médecins dans la prise en charge du patient», nous dira Pr Ziri en marge des séances de travail. Concernant la prise en charge justement du patient, dira que «toutes les conditions nécessaires sont réunies pour pouvoir nous occuper de nos patients comme il se doit». Pour la journée d’hier, les organisateurs rappellent que plusieurs communications ont été présentées : «Sarcomes des parties molles et de la partie thoracique par le Pr A. Nekhla, la chirurgie infantile, le cancer du rectum, l’ectopie chez l’enfant … Pour cette journée du vendredi, d’autres communications aussi intéressantes les unes que les autres sont prévues : l’hypertension et le diabète…» Interrogé sur l’ampleur des cas de nouveaux cancers tant à Tizi-Ouzou en particulier qu’à travers le pays, Pr Ziri affirme : «Cette ampleur du cancer chez nous devient inquiétante et les chiffres officiels ne sont pas connus car des cas ne sont pas déclarés. Et la cause principale «est la façon de s’alimenter et les facteurs environnementaux qui favorisent la maladie»
Les chiffres exacts sont loin d’être connus
Le Pr. Benaïbouche Djamel du CHU de Bab El Oued (Alger), un habitué de ces rencontres dira : «C’est la 5ème fois que je viens à Tizi-Ouzou où de bonnes choses se font avec des gens compétents. Les sujets de ces deux journées sont choisis et constituent des problèmes d’actualité». Pour sa part, il a présenté : «Mise au point : Quoi de neuf en chirurgie du cancer colorectal en 2016 ?» Le Pr Benaïbouche est du même avis que son collègue : «la maladie du cancer prend de l’ampleur et c’est vraiment inquiétant, d’autant plus qu’il touche même des jeunes. De nombreux facteurs le favorisent:sédentarité, modernité, alimentation entre autres. Les pathologies sont les mêmes, tant en Algérie qu’en Europe et en Amérique. Les équipes médicales font de leur mieux afin que la prise en charge des patients soit faite dans de bonnes conditions». Le traitement revient très cher pour chaque malade et il est impossible d’évaluer un tel tarif car la santé n’a pas de prix. Pour le Pr, «les moyens de prise en charge des patients sont nettement améliorés sauf que parfois, il y a manque de médicaments d’une façon temporelle et l’État dépense des sommes colossales pour cette maladie. Si la santé n’a pas de prix, il faut tout de même évaluer ce dont nous avons entre les mains». Abordant le volet formation, le Pr Bénaïbouche avoue : «Nous avons tendance à former beaucoup de médecins et les capacités d’accueil ne suivent pas. Une sélection est nécessaire même au niveau du bac. Il est temps d’être sélectif». La contradiction est de taille selon les propos mêmes du Pr : «Les zones rurales, montagneuses, déshéritées se plaignent du manque de médecins et de spécialistes. Les médecins et spécialistes refusent ces postes par faute de moyens mis à leur disposition, par insuffisance d’avantages… par rapport à ceux qui sont dans des centres urbains ou dans de petites villes et pour le même salaire. Il faut aussi souligner le départ vers le privé pour un salaire plus conséquent». Des recommandations seront faites à l’issue de ces journées, notamment en chirurgie du cancer colorectal.
M.A.Tadjer

