Les portails de nombreux établissements scolaires demeuraient toujours fermés au deuxième jour de la grève initiée par l’intersyndicale. Comme la veille et même si dans les rues du chef-lieu de wilaya, on pouvait apercevoir des élèves rentrant chez eux, les chiffres avancés par la direction de l’éducation et ceux soutenus par les grévistes différaient énormément. Une différence qui ne fait que confirmer les difficultés des uns et des autres à déterminer avec exactitude le taux réel de suivi. “Nous parlons de grève en termes d’établissements”, affirmait hier M. Messaoudi qui disait que plus de 90% des lycées étaient paralysés. Au même moment, la direction de l’éducation de Bouira soutenait mordicus que seulement 43% des établissements secondaires avaient été touchés par cette grève illégale, confirmée par la justice. Avec un écart de chiffre aussi flagrant et même effarant, es syndicalistes s’interrogent à juste titre d’ailleurs : “Pourquoi les ponctions sur salaires touchent-elles l’ensemble des enseignants et non pas seulement les grévistes ?” Une question qui demeure malheureusement sans réponse en cette deuxième journée de débrayage.Ainsi entre les 28% de grévistes et les plus de 80% annoncés par les syndicalistes de l’UNPEF et du CNAPEST, la différence est de taille, et à ce propos, certains diront qu’il est inutile de pinailler sur les virgules, étant donné le pourcentage disproportionné pour les uns et démesuré pour les autres. Notons que même si les membres du CNAPEST se targuent d’enregistrer un taux de suivi avoisinant les 100%, on nous signale que dans quelques localités, les lycées n’ont pas répondu favorablement à l’appel du débrayage des syndicalistes. C’est le cas notamment au niveau du lycée Nouveau de Lakhdaria où les cours ont été assurés le plus normalement du monde, et pour cause les enseignants de cet établissement sont pour la majorité d’entre eux vacataires.De même pour le lycée de Bouderbala qui ne compterait que deux à trois professeurs en grève. Selon M. Messaoudi, coordinateur du CNAPEST de Bouira, la wilaya est scindée en deux zones distinctes “La région Est a massivement adhéré à l’appel de l’intersyndicale, tous paliers confondus, ce n’est pas le cas des autres communes…”. Toujours selon notre interlocuteur qui sortait d’une réunion du conseil de wilaya, d’autres actions ne sont pas à exclure si les pressions exercées sur certains syndicalistes ne cessent pas immédiatement : “Nous dénonçons toutes les pressions exercées sur les syndicalistes de Boumerdès, et nous tenons également à dénoncer la manipulation des chiffres inventés par le ministère de l’Education et la direction de l’éducaton de Bouira.” En effet, entre les mensonges et les contres-vérités il y a la rue qu’il faut interroger. Car, à moins que les établissements fonctionnent à huis clos, c’est-à-dire portails fermés, force est de constater que les élèves sont bel et bien chez eux.
Hafidh B.