187 victimes enregistrées en 2015

Partager

Le wali de Bouira a donné durant la matinée d’hier, le coup d’envoi des activités officielles pour la célébration de la journée mondiale de la lutte contre les violences faites aux femmes, au niveau de la maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira. S’inscrivant dans une démarche émancipatrice, la direction de l’action sociale (DAS) de Bouira a opté pour un programme d’information et de sensibilisation sur ce phénomène social, contre lequel la lutte ne fait que s’intensifier sans pouvoir l’éradiquer tout à fait. Des statistiques relatifs à des cas de violences contre les femmes, recensés l’année dernière au niveau de la wilaya, ont été également exposés par les services de sécurité. Ainsi, tandis que la gendarmerie a choisi le milieu rural pour dresser son bilan sur les femmes battues, la police a porté un coup de projecteur en milieu urbain. Le bilan de l’année 2015, établi par la cellule d’analyse criminelle de la sûreté de wilaya, fait état de 134 cas de femmes ayant subi des violences. Les disputes entre conjoints ont donné lieu à 36 cas de violences conjugales. Elles sont beaucoup plus élevées au sein des familles, où généralement le père ou frère «corrige la fille ou la sœur», car la cellule d’analyse criminelle a noté 82 cas. Dans les 9 cas restants, l’élément déclencheur de violence (mobile) est absent. Toujours selon ce bilan, les mariées occupent la première place dans ce triste palmarès. En effet sur 134 femmes battues recensées, on trouve 84 mariées et 14 divorcées. Ce qui représente, d’après cette étude, les 2/3 du total des victimes. Les agressions physiques sont au nombre de 101, selon la même source policière. La plupart de ces actes violents sont observés à domicile (68 cas), et sur les lieux publics (59 cas). Les femmes ayant décidé de ne pas donner de suite à leurs plaintes sont au nombre de 54. Elles représentent 40% du total de femmes ayant été confrontées à des agressions physiques. Le constat est encore plus amer, puisque le bilan fait état de 29 femmes victimes de violences faites par d’autres femmes, durant la même période. Les formes de violences observées en milieu urbain sont notées avec soin, ce sont les coups et blessures volontaires, l’inceste, le harcèlement, les mauvais traitements… Le bilan de la gendarmerie en milieu rural mentionne que durant l’année 2015, pas moins de 53 cas de femmes victimes de violences. Elles sont 22 à s’être plaintes d’agressions physiques (coups et blessures volontaires), contre 19 ayant été confrontées à des insultes, 7 cas d’enlèvements, 2 cas d’outrage, 2 cas d’atteinte à la pudeur et un cas de menace de divulgation de photo, via internet.

Aziz Bey

Partager