Ruée sur la cueillette des champignons

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Après une longue disette de la pluviométrie, l’automne et les pluies sont de retour, au grand bonheur des cueilleurs de champignons. Les amateurs de ce type de végétaux refont surface en écumant les forêts, bois et près. Certains endroits, notamment en haute montagne, connaissent des poussées spectaculaires. À Chemini, le ramassage des champignons bat son plein ces deux dernières semaines. En solo ou en groupe, les cueilleurs savent repérer le ou les bons coins, où poussent des champignons comestibles. Une bonne connaissance de ces plantes est aussi nécessaire afin de ne pas rentrer bredouille. Chapeau, lamelle, pied, chair, volve… Le champignon a des traits caractéristiques qu’il est important de connaître, avant de se lancer dans la cueillette. L’automne est la saison par excellence aux grandes poussées, car la venue des pluies, après la chaleur, apporte les conditions idéales pour que le mycélium (partie végétative des champignons, généralement constituée d’un réseau de filaments blancs) souterrain produise une abondance de fructifications. Les champignons sont considérés comme étant des organismes unicellulaires, ou eucaryotes pluricellulaires, reconnaissables grâce à leur aspect particulier en forme de chapeau arcbouté sur un petit bâtonnet. L’activité champêtre à laquelle s’adonnent certains amateurs de ce végétal se renouvelle chaque saison, notamment en automne. Un passe-temps favori pour de nombreux villageois, «aguerris» pour des activités, telles que la cueillette des champignons, des asperges, la chasse à la grive et à l’étourneau, d’autant plus que les conditions climatiques s’y prêtent à cœur joie. Alliant plaisir et loisir, les cueilleurs de champignons arpentent les bois, champs et forêts, seuls ou entre amis, dans l’espoir de garnir leurs paniers. «Tous les week-ends, je consacre mon temps au ramassage des champignons avec mes deux petits fils. Cela est valable pour la période de la cueillette des asperges qu’on trouve à foison dans la région», nous dira, Idir, gastronome à l’hexagone. Et d’ajouter avec un son air de Joël Robuchon : «Pour des raisons d’hygiène, de plénitude de goût et de bonne tenue à la cuisson, la préparation des champignons peut se faire avec du beurre ou de l’huile d’olive. Les champignons contiennent beaucoup d’eau. C’est pourquoi ils rétrécissent de manière considérable pendant la cuisson. Il existe plusieurs manières de cuisiner ces végétaux». Pour débusquer les champignons les plus prisés, il vaut mieux privilégier les massifs humides, car ces végétaux prospèrent sur des sols riches en humus, ni trop détrempés ni colonisés par de hautes herbes. Certaines espèces forestières s’épanouissant au niveau du sol et prennent un malin plaisir à se confondre avec les feuilles mortes. Les forêts de feuillus abritent également des cèpes, mais aussi des russules charbonnières et verdoyantes, des clitocybes géotrobe (communément appelés tête de moine), ou des « trompettes-des-morts ». La forêt de l’Akfadou est l’endroit idéal pour ce genre de cueillette. Par ailleurs, s’il existe de nombreuses espèces comestibles, d’autres sont vénéneuses, voire mortelles. La vigilance est de mise afin d’éviter de tomber sur des champignons toxiques à l’image de l’amanite phalloïde qui peut être mortelle pour l’Homme. Un cueilleur non averti peut aisément se tromper et confondre un champignon comestible avec un champignon hautement toxique.

Bachir Djaider

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