Les citoyens d’Ath Ouabane, un village situé à 1000 mètres d’altitude dans la commune d’Akbil, dans la daïra d’Aïn El Hammam, étaient, avant-hier, au rendez-vous de la célébration du double anniversaire du 11 décembre.
C’était en présence des autorités locales de la wilaya, à leur tête le wali, Mohamed Bouderbali. «C’est un honneur pour moi de visiter le deuxième PC de la wilaya III en espace de deux mois», dira le wali qui ajoutera : «Une région qui a donné onze colonels, des stratèges de la révolution et de la négociation. La Kabylie constitue le bastion de la révolution vu les milliers de chahid que compte la wilaya». Lui succédant, le moudjahid Si Sallah, membre de l’ONM de la commune d’Akbil, a rappelé à l’assistance l’historique du village de 100 martyrs qui a abrité la grande bataille «At Ouaban» qui s’est déroulée dans la journée du 11 décembre 1957 : «Les habitants furent surpris par une armada de soldats de l’armée coloniale qui les encercla. Ils avaient eu vent de la présence du colonel Amirouche et de ses compagnons dans la région. Les moudjahidine ont résisté, toute la journée, au violent accrochage qui s’est soldée par la mort de 40 chahids, et la blessure de deux résistants qui furent arrêtés puis exécutés à l’école primaire du village», racotera-t-il.
L’inscription du PC comme musée national réclamée
Les habitants d’Ath Ouabane souhaiteraient que le poste du commandement (PC) de la wilaya III, sis à leur village, soit inscrit comme musée national. Ils demandent également la réalisation d’une stèle érigée à la mémoire des 100 martyrs tombés au champ d’honneur. Cette demande fut soutenue par Nordine Aït Hamouda, ex-député du RCD et président de la fondation Amirouche, qui était présent aux festivités. De son côté, le porte-parole de la fondation, Amouri Mohand Amokrane, s’est dit très ému par l’histoire du village d’Ath Ouabane. Il rappellera que la Fondation, qui porte le nom d’une légende historique tombée au champ d’honneur à l’âge de 33ans, s’est fixé quatre objectifs principaux. Le 1er axe s’articule sur l’écriture de l’Histoire et la mémoire. Le deuxième axe est l’enseignement de l’Histoire dans les écoles, où on espère que les réformes soient faites. Le troisième axe, c’est le social, «un devoir pour nous d’accompagner les moudjahidines et les veuves de chouhada et les ayants droits». Le quatrième et dernier axe, la bonne gouvernance, un Etat démocratique et social. Tous les intervenants s’accorderont à dire que «le peuple est sorti le 11 décembre 1960 spontanément, pour dire que l’Algérie soit algérienne et que sa voix soit entendue».
Nadia Rahab