«Il n’y a pas de déficit pluviométrique», a tenu à préciser le directeur des services agricoles, qui nous a reçus hier dans son bureau.
D’emblée, il rejete l’idée de sécheresse dans la région. Même s’il reconnait que les quantités de pluie enregistrées au cours de la saison automnale étaient plutôt faibles, il a fait savoir que telles qu’elles, «elles sont largement suffisantes pour les besoins en eaux exigées par les cultures céréalières». Mais, selon lui, la question n’est pas dans les quantités, mais dans une bonne répartition. Et cette année, les faibles précipitations enregistrées au cours de ces trois derniers mois «ont été compensées par une bonne répartition», dira-t-il. D’ailleurs, ajoute notre interlocuteur, «si la nécessité se faisait sentir, les céréaliculteurs pourraient toujours recourir à l’utilisation des kits dont ils disposent. Toutefois, pour l’heure, ce n’est pas le cas et l’objectif est d’ensemencer le reste de la superficie accordée aux cultures céréalières». D’après le premier responsable de la DSA, «60% de la superficie a déjà été emblavée». Estimant le total de cette superficie dans une fourchette comprise entre 67 000 ha et 70 000 ha, il nous déclare que celle-ci «pourrait être réduite au profit d’autres cultures». C’est dans cette optique que s’inscrivent celles des légumes secs, comme les pois chiches et les lentilles, dont la culture est réhabilitée depuis deux ans. À titre d’exemple, le directeur de ce secteur cite celle des lentilles auxquelles on avait consacré l’année dernière 360 ha et qui a permis de réaliser une bonne production. D’un autre côté, le directeur mise sur ce qu’il décrit comme une opération de réhabilitation légumière pour occuper utilement les sols laissés en jachère. Une politique fort payante si l’on considère les vastes espaces agricoles dont dispose la wilaya qui a longtemps orientée sa vocation dans ce secteur.
«60% de la superficie déjà emblavée»
Interrogé sur cette réduction volontaire de la superficie réservée aux cultures céréalières, le directeur des services agricoles, invoquant les zones du sud de la wilaya confrontées à un climat plus sec, estime que celles-ci pourraient, sous les contraintes climatiques, «devenir plus importante dans les années à venir au profit de cultures légumières qui tendent à occuper plus d’espace». Mais une bonne année agricole ne se décèle pas seulement à travers une bonne pluviométrie et une bonne répartition tout au long des trois saisons cruciales (Automne, hiver et printemps), mais est également tributaire d’un bon suivi de l’itinéraire technique. Un bon engraissement des sols, un désherbage systématique et un bon lit de semis s’avèrent aussi concluants qu’une bonne pluviométrie dans l’obtention d’un meilleur rendement. D’où la multiplication de journées de sensibilisation organisées par la DSA au profit des céréaliers qui tendent à se professionnaliser de plus en plus. À cet égard, le responsable du secteur le plus vulnérable du point de vue hydrique, affirme que «tout a été mis en œuvre pour que l’année débute sous de meilleurs auspices». «La semence traitée et l’engrais sont toujours disponibles en grandes quantités au niveau de la CCLS», soulignera-t-il. Concernant les engrais, notre interlocuteur fait remarquer que «la DSA contribue à hauteur de 20% de leur prix d’acquisition».
Aziz Bey.