Le phénomène de la violence est en train de prendre de l’ampleur dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
C’est le constat fait par les spécialistes du service de médecine légale du CHU Nedir Mohamed, suite au nombre important de blessés victimes d’agressions enregistrés par le service. Un total de 20 000 consultations y a été enregistré entre 2009 et 2016, soit une moyenne de 2 400 cas par année, selon les résultats d’une étude faite par ce service. Le chiffre a été révélé par le Dr Benyagoub Massinissa du même service, intervenant lors d’une journée organisée, avant-hier, par l’association Femme active. Sur les 2 400 cas, 126 sont des agressions sexuelles commises sur des mineurs, a-t-on précisé. L’étude a révélé aussi que 60 % des agressions sont commises dans des endroits publics. 70 % des victimes sont des hommes et les 30 % restants sont des femmes agressées par leurs conjoints ou par un membre de leurs familiales. Tous les dossiers sont répertoriés pour établir un profil socio-économique, en particulier concernant les agressions sexuelles dont sont victimes des mineurs. Le Dr Boullassel Brahim, chef de service de médecine légale du CHU de Tizi-Ouzou, a indiqué que durant les cinq dernières années ils ont reçu 195 enfants victimes d’agressions. Le chiffre varie d’une année à une autre et se situe entre 20 et 30 enfants. La violence est également constatée en milieu scolaire. Des cas d’élèves violents en possession d’armes blanches ont été enregistrés dans plusieurs enceintes scolaires. Il y a aussi des cas de violence commise par des instituteurs sur des élèves. Des mesures fermes ont pourtant été prises par le ministère de l’Education nationale interdisant les châtiments corporels. Toujours selon le Dr Boullassel, son service a également enregistré plusieurs cas d’enfants maltraités au niveau de certaines crèches.
Nadia Rahab

