Un vent de fronde souffle sur la maison UGTA locale ! Double fronde serait peut-être plus proche de la réalité puisqu’en sus du combat traditionnel pour la sauvegarde des intérêts des travailleurs, une contestation interne a vu le jour et est en passe de prendre le pas sur toute autre considération. C’est ce qui ressort des propos tenus hier, lors d’un point de presse par M. Fatsah Boubalou, S.G. de l’union de wilaya.“Nous interpellons la Centrale syndicale pour qu’elle prenne ses responsabilités en libérant les énergies et pour qu’elle agisse dans le sens de la promotion d’une véritable démocratie”. Enfonçant un peu plus le clou, M. Boubalou dira : “Nous sommes dans l’UGTA mais nous sommes dans le même temps dans l’opposition. Nous demandons à la Centrale de rendre les instruments de lutte aux vrais représentants des travailleurs, ceux issus des urnes”.Auparavant, dans un tour d’horizon généraliste de l’environnement socio-économique, M. Boubalou dira qu’“il se caractérise par une remise en cause de plus en plus manifeste des libertés syndicales et un bradage jamais égalé des entreprises publiques”. Poursuivant son intervention, le SG s’insurge contre les pressions et harcèlements que subissent les syndicalistes. Il citera dans la foulée, le cas de Béjaïa-emballage (ex-jute) où 5 représentants des travailleurs ont été suspendus et celui de “la STUB dont la direction ne reconnaît même pas le syndicat”. Puis, dans un tableau franchement pessimiste, il placardera certaines entreprises qui accumulent retard sur retard dans le paiement des salaires : EMAC Kherrata avec 8 mois sans salaires et le parc à matériel qui affiche à son compteur 5 mois. Revenant sur la journée du 23 février, il dira qu’elle se “décline en terme de journée de protestation ayant recueilli l’assentiment de tous les travailleurs tant la grogne est générale. Elle consiste en une grève au niveau de tous les secteurs en activité, suivie d’une marche”. De cette action ultime, avant d’autres annoncées plus radicales et plus musclées, M. Boubalou dira qu’il s’agit là “d’interpeller la Centrale sur nos préoccupations de l’heure : la réintégration des suspendus, le paiement des arriérés de salaires dont l’apurement prévu pour 2004 n’a jamais vu le jour, ainsi qu’une augmentation des salaires qui passe nécessairement par l’abrogation de l’article 87 bis”.
Mustapha Ramdani