Les enseignants des CEM rejoignent le mouvement

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Le dernier jour de la grève à laquelle a appelé la Coordination intersyndicale a fait tache d’huile, hier à Tizi Ouzou, pour atteindre les établissements moyens, après que les enseignements de ce palier aient, rallié le mot d’ordre de grève.Pour en savoir plus sur l’impact de cette action, dans le chef-lieu de la wilaya, nous avons effectué une virée dans les mêmes écoles que nos avions déjà visité le premier jour.Le fait nouveau qui a caractérisé cette dernière journée est l’adhésion des enseignants des CEM à l’appel lancé par l’intersyndical.Les élèves du CEM Colonel-Lotfi, qui ont eu cours durant les deux premières journées de l’action, ont déserté les bancs hier. L’établissement offre l’image d’une école abandonnée depuis longtemps. En effet, même l’administration et les agents de sécurité ont déserté les lieux. Les lycées «El Khansa», «Polyvalent» et «Rabah-Stambouli» ont tout bonnement fermé leurs portails. Le même climat est constaté au CEM «Feraoun».Ainsi, mis à part quelques enseignants des écoles primaires qui ont assuré des cours, leurs collègues des autres paliers ont opté finalement pour le débrayage. Un groupe d’institutrices que nous avions rencontré à l’école primaire «Ali-Laimeche» nous a déclaré : «C’est une grève à laquelle n’a pas adhéré le SETE, même si nous sommes concernées par les revendications soulevées, les mesures coercitives de l’administration sont très dures».Pour étayer ses propos,une enseignante, dira que «la défalcation des journées de grève, à l’issue de la grève du SETE, a pesé lourd sur nos bourses déjà très mièvres». Le même état d’esprit règne à l’école primaire «Takoucht»,où les potaches ont eu cours toute la journée.Salem Kessili, membre du bureau de wilaya du SATEF,estime de son côté qu’il y a une nette évolution par rapport à la première journée. «Le taux de suivi au niveau de la wilay a dépassé les 85 %»,dira t-il, avant d’enchaîner qu’il y a des localités à l’image de Tizi Rached, Beni Douala et Ain El Hammam où le taux a frôlé les 90 %. «Nous avons soulevé des revendications légitimes pour qu’on puisse ouvrir les négociations avec la tutelle, mais en contre-partie,on reçoit le mépris», conclu t-il. Par ailleurs, selon le directeur de l’éducation Aissa Boussam le taux du débrayage n’a pas dépassé le seuil des 30 %. Il dira que sur un total de 13 345 enseignants, 3 992 ont fait grève soit 29,95 % du corps enseignant. Concernant le personnel administratif, le directeur souligne que sur un total de 4 792 agents, 1 240 uniquement ont suivi le mot d’ordre de grève, soit 25,87 %. Il ressort que sur 18 137 travailleurs de l’éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou, il y a eu 5 238 grévistes soit un pourcentage de l’ordre de 28,88. Il indique en outre qu’il y aura automatiquement des ponctions sur les salaires à l’issue de ce débrayage. Une mesure,croit – on savoir, dictée par la tutelle.Commentant le bilan fait par les services de l’Académie, M. Sarni, secrétaire général de l’UNPEF pense qu’il faut multiplier les chiffres de l’administration par trois pour trouver les chiffres réels. Comme son collègue du SATEF, il estime que la grève a été une réussite totale, «nous avons démontré une fois encore que nos revendications sont légitimes», dira t-il.Toutefois, au terme de ce débrayage, les bilans doivent être faits de part et d’autre pour tirer les enseignements et les «dégâts» occasionnés à la pédagogie des élèves.

M.Ait Frawsen

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