Selon une étude d’IDC (le premier groupe mondial de conseil et d’étude sur les marchés des technologies), une réduction du taux de piratage de 10 points (de 58% actuellement à 48%), permettrait au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) de toute la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), d’augmenter de 17 milliards USD à plus de 27,5 milliards d’ici 2009, et permettrait de créer plus de 13 000 emplois, et des recettes fiscales supplémentaires équivalentes à 669 milliards USD annuellement. Le contenu de cette étude a été présenté hier par Robert Holleyman, président de Business software alliance (BSA), une association mondiale consacrée à la promotion d’un monde numérique légal et sûr, et porte-parole de l’industrie du logiciel professionnel, lors d’une conférence de presse dans un grand hôtel d’Alger. Le premier responsable de BSA plaide pour une lutte plus engagée contre le phénomène du piratage, car cela induirait à coup sûr des bénéfices pour les économies des pays. Le BSA joint ses efforts à ceux des Etats, de l’OMC et autres organismes, dans l’objectif de lutter efficacement contre ce fléau. « Le secteur informatique, et plus particulièrement l’industrie du logiciel, est de toute évidence un puissant moteur de progrès à travers le monde. Sa contribution actuelle ne représente qu’une partie du potentiel économique réalisable dans l’industrie du logiciel et au-delà », a-t-il affirmé. Et d’ajouter concernant notre pays : « l’Algérie peut aujourd’hui bénéficier pleinement de l’impact économique que le secteur informatique pourrait lui apporter, en continuant dans la voie de la protection de la valeur de la propriété intellectuelle en termes d’information, de législation et d’application de la loi ». Le taux de piratage en Algérie a baissé de 84% en 2003 à 83% en 2004, selon l’étude de l’IDC. Concernant le taux de 2005, les animateurs de la conférence n’étaient pas en mesure de les fournir pour la simple raison qu’aucune étude n’a été entreprise à cet effet, l’année dernière en Algérie. L’on s’est contenté de présenter les chiffres globaux (monde et MENA), et les cas de l’Egypte et de la France. Il aurait été plus judicieux de disposer de chiffres du phénomène de piratage en Algérie, vu l’accélération du développement des TIC chez nous. Présent lors de cette rencontre, le représentant de l’ONDA (Office national des droits d’auteur), Hakim Taousel, fera une courte rétrospective de l’évolution du cadre législatif concernant la protection des droits d‘auteur, depuis l’indépendance à ce jour.Dans le domaine de la protection des produits informatique, le vide juridique n’a été comblé qu’en 2003. Il évoquera également l’accord signé entre BSA et l’ONDA dans le cadre de la lutte contre le piratage. « Des textes sont en préparation pour contrer le phénomène de la cybercriminalité », a révélé le représentant de l’ONDA. L’aspect le plus intéressant des débats qui ont suivi l’intervention des conférenciers, est celui lié au prix d’accès aux différents produits informatiques dans les pays en voie de développement comme le nôtre. Ce qui fait prendre aux consommateurs de ces pays le chemin des produits contrefaits, largement plus accessibles ceux-là. La problématique réside essentiellement autour de cette question.
Elias Ben