Dans cet entretien, le président de CSA, M. Bouhenni Achour,fait part des conditions difficiles dans lesquelles travaillent les athlètes de l’ASHC d’Amizour et des objectifs du club.
La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous présenter votre association ?
M. Bouhenni : L’Association sportive des handicapés de la commune d’Amizour a été créée en 2012 et dispose actuellement de deux disciplines, le volley-assis et le tennis de table. Concernant le volley-assis dont l’effectif est de 12 athlètes, on est la première association au niveau de wilaya. Concernant le tennis de table, on en a 6 athlètes. On est première au championnat national 1 en volley-assis avec 3 victoires pour autant de matchs joués alors que pour le tennis de table, le premier tournoi national aura lieu à Bejaia à la fin du mois de décembre.
Comment vous est venue l’idée de créer un club handisport ?
Etant déjà ancien athlète à Béjaïa au sein du club ASHW Béjaïa (basket-ball sur chaise) depuis une dizaine d’années, j’ai pensé aux handicapés des zones reculées pour leur donner un espace pour s’exprimer. Donc, je peux me considérer comme étant l’initiateur du sport pour handicapés à Amizour et du volley-assis au niveau de wilaya.
Peut-on connaître les objectifs de votre association ?
Notre principal objectif est de développer le sport pour handicapés au niveau de notre wilaya et surtout dans les zones rurales car le handisport est concentré au niveau des chefs-lieux de wilaya. Actuellement, j’ai des athlètes de Timezrit, de Bouandas, d’Oued-Ghir et de Fenaia et mon but est d’atteindre les contrées les plus reculées.
Avez-vous les moyens de votre politique ?
Concernant les moyens, nous travaillons avec les capacités du club et avec la nouvelle équipe qui compose notre bureau, nous travaillons d’arrache-pied pour réunir les moyens nécessaires pour atteindre nos objectifs. Les entraînements se déroulent au niveau du CSP d’Amizour où on a aménagé les douches en magasin du club car nous ne disposons pas de local capable de régler ce problème.
Qu’en est-il des subventions des autorités locales ?
Pour le moment, nous avons trouvé le DJS à nos côtés, il nous a aidés et on le félicite pour tout ce qu’il fait pour notre club. Par contre, le P/APC d’Amizour nous méprise depuis 4 ans, date de notre création et depuis on n’a pas cessé de l’interpeller. On est une association très active au niveau communal et national, on a écrit au wali, au ministre de la jeunesse et des sports ainsi qu’au premier ministre à propos de ce local qui tarde à nous être octroyé pour nous soulager car honnêtement, on souffre en silence.
L’occasion vous est offerte pour lancer un appel aux autorités…
Je veux m’adresser plus spécialement au maire d’Amizour pour lui dire qu’il est en train de commettre un péché envers cette catégorie de personnes qui mérite un peu de considération et de respect. Trouvez-vous normal que je ne dispose pas d’un lieu pour recevoir les handicapés et leurs familles surtout qu’Amizour compte environ 800 handicapés toutes catégories. C’est depuis 2012 que nous sollicitons les autorités et à ce jour, on n’a reçu aucune réponse.
On vous laisse le soin de conclure…
Je remercie beaucoup le directeur du CSP, monsieur Aitouche Mehdi, qui nous a aidés énormément. Je remercie aussi les membres du bureau de l’association qui se donnent à fond pour réunir les conditions nécessaires à la pratique de ce sport. Concernant les nouveaux athlètes qui veulent intégrer le club, les portes sont grandes ouvertes et il suffit de se rendre au CSP pour faire des tests avec le coach Khelloufi Smail. Concernant les élus de l’APC d’Amizour, je les laisse à leur conscience et je leur dis que personne n’est à l’abri d’un handicap.
Entretien réalisé par Zahir Hamour

