Des vacances et du recul de Benghabrit

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Par Sadak Aït Hamouda

Le dernier rétropédalage de Benghabrit a surpris plus d’un. Il a soulevé l’étonnement de bien du monde et conduit ses ennemis et même certains de ses amis à douter de ses capacités à gérer une question de vacances. Mais là on peut supposer que Mme Benghebrit a pêché par trop de précipitation et est tombée dans le panneau. Comment la femme qui a résisté à des vents plus forts que tout, a pu revenir en arrière, pour une question aussi simple que les vacances. Il faut lui reconnaître, à la ministre de l’Education, une force de caractère à toutes épreuves, cependant que pèse le repos devant le pédagogique ? C’est ce qui est dispensé dans la classe qui intéresse le monde, les parents et aussi les élèves et non la durée des vacances. Et surtout que l’essentiel est ailleurs, il ne peut être dans quelques jours de plus ou de moins mais dans la qualité du programme, de l’enseignement et de l’enseignant. Une école qui a été durant des décennies sinistrée, il lui faut bien plus qu’un remède de cheval, c’est plusieurs potions de modernité qu’elle attend de la ministre. Entre Mostefa Lacheraf, son lointain prédécesseur au ministère de l’Education et Nouria Benghebrit, les parallèles ne manquent pas, elle compte aussi à l’image de celui-ci, moderniser cette école dont on dit qu’elle forme des «analphabètes trilingues». Comme lui, elle est la cible d’une campagne d’une violence inouïe. Mais contrairement à son modèle, qui a jeté l’éponge, Benghabrit reste droite dans ses bottes. «Je ne lâche pas, je ne m’écrase pas», répond-elle à ceux qui doutent de sa capacité à tenir tête à ses détracteurs. «Je trace mon chemin avec l’intime conviction qu’on avance par le travail et le mérite.» Quoi qu’on puisse lui reprocher, Benghebrit, à cœur vaillant rien d’impossible, tient à une école algérienne, inscrite dans la modernité et non obscurantiste, exclusiviste et sectaire. En dépit de tout ce qui se trame contre elle de la part des islamo-conservateurs, ils ne peuvent pas l’atteindre, ni la décourager, ni la faire démissionner, tout simplement parce qu’elle bénéficie du soutien du président de la République, du gouvernement et d’autres institutions de la République et surtout de l’intelligencia algérienne. Et aussi, elle est motivée par des convictions chevillées et rivée à son esprit pour une Ecole libérée des forces de l’obscurantisme.

S. A. H.

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