Des doléances sans lendemain des habitants

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N’ayant point obtenu le satisfecit pour ses multiples désidératas, l’association dénommée Istikalal du village Ain Tiza, situé à 2 km au sud-est du chef-lieu, et dans un esprit de suite, vient de déposer une plate-forme de revendications auprès des instances concernées. Et dans le sens de la continuité de ses actions-revendications, son président, en l’occurrence M. Hadj Ahmed, nous a accosté et invité à une tournée que nous avons faite pour constater de visu la situation préoccupante dans laquelle vivent les habitants du lieu Aïn Tiza. A bord de son véhicule, nous avons visité en premier lieu la décharge publique située à quelques encablures à l’est du chef-lieu qui figure parmi les points soulevés. Ce dépotoir jouxte en réalité quelques habitations, lesquels jugent dérogatoire aux règles de choix de ce site destiné à cet effet. Ils se plaignent de moustiques et des muées de mouches et autres insectes pendant les périodes chaudes de l’été, comme ils redoutent aussi la maladie de la leishmaniose et le risque d’autres maladies (Zoonose, rages…) véhiculées par les chats et les chiens errants puisque ce dépotoir est leur lieu adéquat compte tenu de l’inexistence d’une clôture et d’un gardiennage. Suite à cela, nous continuâmes notre virée en direction du village en empruntant la piste pour laquelle les citoyens de Aïn Tiza réclament perpétuellement le revêtement. C’est un tronçon d’environ 2 kilomètres traversant toute la localité et qui reste impraticable pendant les saisons hivernales. Sa réalisation pourra être, en effet, son issue de sortie de cette éternelle enclave, en la reliant du côté sud à la route menant vers Ath Rached, et du côté nord au chemin vicinal d’Ighzer Koula. Visiblement, Aïn Tiza devient de plus en plus dense du point de vue habitat : tout au long de ce tronçon se sont installés de nouveaux habitants ayant fui les villages lointains de la contrée d’Ath Rached. Chemin faisant, le représentant de ladite association n’a pas omis de soulever un autre point crucial pour les habitants de l’autre rive de l’oued. Ces derniers font un détour de près de 5 km pour rejoindre l’autre côté dans le cadre de leur tâche respective. Mais le pont qui leur permettra la traversée de l’oued demande à être budjetisé en ce sens que des études topographiques relevées durant les années 91 et 94 n’ont rien apporté de positif jusqu’à l’heure actuelle. Concernant l’alimentation en eau potable, elle ne relève point, à vrai dire, de l’ADE, c’est une eau distribuée gratuitement par l’APC puisque l’ensemble de la localité puise de deux édicules aménagés en fontaines publiques. C’est ce que nous avons constaté en arrivant sur les lieux. Ce précieux liquide, en effet, sourd en un faible débit d’un griffon de montagne rocheuse “Tartcha” canalisé sur une grande distance vers un réservoir situé en amont du village et dirigé ensuite sur les fontaines publiques. La canalisation qui date de l’ère coloniale (1950), semble, rongée par la rouille et laisse couler une eau ferrugineuse. Nous n’avons pas constaté cette altération, mais c’est ce qui nous a été signalé par Hadj Ahmed, président de l’association précitée. Si tel cas est vrai, les habitant risquent en retour de mauvaises condition de santé. Dans le même ordre d’idée, Aïn Tiza n’est pas, à vrai dire, assainie en matière de salubrité publique relative à l’évacuation des eaux usées. Faute de mieux, l’école primaire qui dispose d’une fosse septique, souffre souvent d’imperfections accidentelles, comme par exemple, cette cassure qui nous a été signalée au niveau de son conduit qui laisse couler les eaux usées à ciel ouvert dans un terrain vague et que les services concernés tardent à réparer.Voici, généralement, presque tous les points soulevés dans la plate-forme de revendications établie par l’association “Istiklal” du village Aïn Tiza. D’un autre côté, nous avons jugé utile, sur certains points, de consulter le P/APC, en l’occurrence M. Fadli Ali, qui nous a dit : “A propos de la décharge publique, elle a été installée avec un procès-verbal de choix de site sur un terrain domanial”. Outre cela, les habitants ont intenté un procès de jugement contre l’APC, mais ils n’ont pas eu gain de cause. En ce qui concerne donc l’APC, l’histoire est close sur ce dépotoir. Quant aux autres points, tels que l’assainissement, le pont, le revêtement de la route l’alimentation en eau potable ce sont des projets approuvés par l’assemblée et passés en priorité dans le cadre des budgets primitifs de la commune et concernant l’année en cours. Cependant, les localités ne disposant pas de réseau d’AEP des travaux d’aménagement et de réhabilitation de toutes les sources existantes ont été engagés par la mise en œuvre de l’opération TUPIMO (travail d’utilité publique de haute intensité de main d’œuvre) entrant dans le cadre de la résorption du chômage des jeunes. Reste le point relatif à cette eau signalée comme ferrugineuse. Pour l’instant, il n’y a aucune gravité en vue. L’APC compte envoyer immédiatement un échantillon au laboratoire d’analyses. Pour ce qui est de la doléance touchant l’imperfection au niveau de la fosse septique de l’école, des instructions ont été déjà données aux services concernés en attendant que la citerne de curage nous soit libérée pour l’APC d’Ath Rached. En somme, l’association Istiklal campe toujours sur sa position revendicative dans l’espoir de voir les autorités se pencher sur les revendications citoyennes.

R. Debakhe

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