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"L'évolution de la poésie kabyle à travers l'histoire"

La deuxième journée de la rencontre poétique de la Soummam qui se tient à Akbou depuis jeudi dernier, a vu la présentation d’une communication de Mme Zoulikha Moulai (universitaire A. Mira de Béjaïa) autour du thème : «L’évolution de la poésie kabyle à travers l’histoire ». La conférencière a scindé son intervention en trois étapes : la première a pris son départ au 16eme siècle jusqu’en 1830, sans aucune transcription. Elle traite sur le vécu de l’Algérien un vécu pas du tout reluisant et qui s’est aggravé en seconde étape avec la colonisation : de 1830 jusqu’aux années quarante pour empirer davantage et dramatiquement durant la révolution armée. La conférencière s’est attardée sur les événements d’Avril 1980. Une date mémorable. Elle est le point de départ d’un véritable combat pour la promotion de la langue. Des recherches ont été faites par des personnes qui ont donné leur vie pour cette langue. La liste de ces hommes est longue! « Cette renaissance a pris son départ en avril 1980 ». Le combat n’est pas terminé! L’évolution de la langue amazighe est une nécessité car elle contribue à la stabilité du pays. La paix et l’unité de la nation en découlent ! Interrogée sur le devenir et l’évolution de cette langue, la conférencière dira : « Je suis optimiste pour peu qu’il y ait une volonté politique pour redresser les choses et donner la place qui revient de droit à cette langue ! » Les débats ont été fructueux et des réponses ont été apportées aux nombreuses questions des intervenants. La conférence a été suivie d’un récital poétique de Salem Amrane. Le centre d’hébergement abrite la 1ere séance et 2ème séance du concours poétique et des ateliers culturels. Pour la troisième journée, une seconde conférence sera animée par Mme Lynda Ouatah autour du thème : « la poésie féminine » suivie d’un récital poétique du deuxième poète honoré : Houd Malek.

La poésie féminine en débat

La deuxième conférence de la 3ème journée, hier samedi, de la Rencontre poétique de la Soummam, qui se déroule à Akbou, était animée par Lynda Ouatah, professeur au département de langue et culture amazighes, à l’Université de Béjaïa. Le thème choisi fut « La poésie féminine » qu’elle développa devant une assistance nombreuse, constituée en majorité de femmes. La conférencière dira que la poésie est basée sur les mots, des mots bien choisis. Elle a notamment parlé du chant féminin « Ourar », qui dans son évolution a joué un grand rôle dans la société, ouvrant des portes à l’expression féminine. La conférencière a aussi abordé les ‘’isfra’’ de Si Mohand U M’hand et de Youcef Ukaci, rappelant l’énorme travail de recherche de Mouloud Mammeri dans ce domaine. Mme Ouatah dira par ailleurs que la poésie écrite «est très usitée par les femmes dans les Ourars, même si ces derniers se basent essentiellement sur de la poésie orale non transcrite». La conférencière citera également Matoub Lounès, le qualifiant de «référence dans l’emploi des ichiwiqen». Elle se désolera, en disant : «Nous assistons à une certaine absence de relève dans ce genre de style. De nos jours, les gens ne sont plus portés par les poèmes anciens». Dans un ‘’Ourar’’, «on trouve toujours une chanteuse meneuse et les autres reprennent en chœur les paroles qui traitent tous les sujets de la vie. Elles se produisent dans diverses circonstances : circoncisions, mariages, retour du hadj…», précisera la conférencière. «L’amour, les conflits sociaux, la tristesse, la douleur, la séparation, l’exil… sont des sujets très abordés dans la poésie chantée dans les ‘’Ourars’’, dira encore la conférencière qui insistera sur la fonction sociétale du Ourar, «une fonction pédagogique, transmettant et sauvegardant la culture et émancipatrice de la femme».

M A Tadjer

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