La Dépêche de Kabylie : Pourquoi avez-vous choisi Boulifa et quels sont vos objectifs ?l Après avoir rendu hommage à des poètes et chanteurs d’envergure tels Aït Menguellet et Slimane Azem et à de grands écrivains tels Mammeri et Feraoun, nous avons pensé à éclairer d’un jour nouveau l’un des hommes qui furent à l’origine de ce “Grand œuvre” qu’est la renaissance de la personnalité nationale plurielle et millénaire. Amar U Saïd Boulifa est méconnu sinon inconnu pour la plupart de nos concitoyens alors qu’il fut l’un des pionniers sur le long et difficile chemin de la quête identitaire. C’était un écrivain, un historien, un archéologue, un pédagogue et un linguiste. Et c’est pour mieux faire connaître cet homme polyvalent, qui a mis son érudition au service de sa culture que nous organisons ce colloque. Le hasard qui fait bien les choses a fait que cette manifestation ait lieu l’année du 75ème anniversaire de son décès survenu le 8 juin 1931.Qu’avez-vous prévu pour cet événement ?l Tout d’abord une série de communications où les conférenciers se succéderont afin de nous faire mieux connaître la personne et l’œuvre de ce précurseur de la recherche sur le patrimoine culturel berbère. Les communications sont conçues de telle sorte qu’elles mettent en lumière les multiples facettes de l’œuvre boulifienne. En plus de ces communications qui seront animées par MM. Nabti, Abdeslam, Kacimi et Chemakhe, une exposition permanente retraçant sa vie et son œuvre sera ouverte au public. Vous comprendriez aisément qu’il nous a été très difficile de rassembler des documents sur cet écrivain qui a vécu à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. A cette occasion, nous tenons à remercier les directeurs et le personnel de la bibliothèque nationale, de la bibliothèque centrale de l’université de Béjaïa et de la bibliothèque des Glycines ainsi que le conservateur du musée des Antiquités, sans oublier les membres de la famille Boulifa de Adeni qui nous ont beaucoup aidés à cet effet. A côté de cette exposition figurent également au programme un récital de poésie et une pièce théâtrale.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?l Nous aimerions que ce genre d’activités destinées à faire connaître (ou à faire redécouvrir) nos femmes et nos hommes illustres soient légion afin que nul n’oublie que si tamazight est aujourd’hui consacrée comme langue nationale (en attendant qu’elle devienne officielle), c’est grâce à leur dévouement et à leur sacrifice.
Entretien réalisé parM. Cherfaoui
