L’ADE passe à l’action

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L’ADE d’Akbou, qui assure la gestion du réseau d’adduction et de distribution d’eau potable, a maille à partir avec nombre de ses abonnées. «Nous avons recensé près de 15 000 abonnés, dont une faible proportion seulement s’acquitte régulièrement de ses redevances», déclare un cadre de cette entreprise, précisant que les mauvais payeurs sont principalement des usagers privés. Les multiples appels du pied, les campagnes épisodiques de sensibilisation et les facilitations proposées sont, à l’évidence, autant de coups d’épée dans… l’eau, tant ils ont achoppé sur l’inflexibilité de ces abonnés récalcitrants. L’insuccès de cette méthode, indique-t-on, a mené les responsables de l’ADE à changer de fusil d’épaule, en optant pour la coercition et l’intransigeance. «Depuis un certain temps, nous recourons aux coupures d’eau pour contraindre les abonnés à honorer leurs échéances. Quand, malgré les coupures, les abonnées persistent dans leur refus de payer, nous sollicitons l’arbitrage de la justice pour obtenir le recouvrement de nos créances», souligne notre interlocuteur. Par ailleurs, les branchements illicites au réseau de distribution, de même que les raccordements anarchiques pullulent un peu partout et ce, en dépit de la mise sur pied d’un dispositif opérationnel de surveillance et de contrôle du réseau. «Les actes de piratage et l’entêtement de certains abonnés à se servir comme bon leur semble, sans verser la moindre contrepartie, donnent lieu à un gaspillage considérable de la ressource, qui se répercute sur la qualité de la desserte», relève un agent de l’ADE. Les déperditions enregistrées sur les canaux d’adduction et de distribution, informe-t-on, «sont aussi générées par d’autres causes». Nos sources invoquent des facteurs techniques, l’état des canalisations, vétustes et non conformes aux standards en vigueur, ou encore les accidents qui surviennent sur les chantiers des travaux publics. «Nos équipes interviennent régulièrement pour colmater les fuites et remédier aux anomalies qui affectent le réseau. Cela perturbe fatalement la distribution d’eau dans les quartiers concernés, durant toute la durée des travaux. Même si l’abonné se montre souvent compréhensif, il n’en demeure pas moins qu’un programme de modernisation du réseau AEP est plus que jamais indispensable», souligne un employé de l’ADE, indiquant qu’il est tout aussi nécessaire d’introduire certains appareils de pointe, comme le calibreur acoustique, pour détecter les fuites et intervenir promptement. Toutes ces contraintes, dira-t-on, «concourent à fragiliser un peu plus la situation financière, déjà peu reluisante, de l’entreprise». Quand on sait, en outre, que le coût moyen de production de l’eau est de 60 DA/ m3, alors qu’il est tarifié dans la facturation de consommation à partir de 6 DA/m3, il est légitime de se demander par quel miracle ce système pourrait tenir le coup !

N Maouche

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