Si tous les quartiers de la grappe de villages de Tafoughalt ont des accès carrossables, il n’en est pas de même pour Vouziri, un hameau entièrement enclavé. Pourtant, quand le commandant Bafer y avait installé sont camp militaire en 1959, deux routes avaient été ouvertes sur ces terres pour servir de passage aux camions militaires. Malheureusement, juste après l’indépendance du pays, pour laquelle ce grand village a donné 156 martyrs et des dizaines de moudjahidines, les propriétaires terriens ont carrément fermé ces deux accès. Après l’indépendance, et en dépit de toutes les tentatives faites par les habitants, aucun compromis n’ a été trouvé pour ouvrir un accès carrossable vers ce hameau. Finalement, une issue a été trouvée dernièrement, pour régler ce problème. En effet, 54 ans après l’indépendance, ce sera la fin du calvaire des Vouziris. « Nous avons finalement opté pour élargir le chemin muletier vers la clôture du cimetière, tout en remettant à sa place le grillage en le plaçant sur des murettes en parpaing », répond l’un des volontaires rencontrés sur les lieux. En effet, depuis plus d’un mois, tous les jeunes de ce hameau sont à pied d’œuvre. « Tout d’abord, nous avons fait une collecte d’argent. Concernant la quantité du parpaing qui sera utilisée pour la construction des murailles, chiffrée à des millions de centimes, elle a été acheté par un bénévole. Quant aux autres travaux, nous nous sommes tous mobilisés pour les mener jusqu’au bout. Nous avons déjà fait un grand pas. Dernièrement, des véhicules sont montés jusque là- haut. Nos femmes sont sorties et ont poussé des youyous. Nous souhaitons que ce projet aboutisse », ajoutera un second volontaire. Par ailleurs, il faudrait aussi signaler que l’APC d’Ait Yahia Moussa a promis à ces villageois de prendre en charge son aménagement et son bétonnage . « Une entreprise a été même retenue et elle commencera les travaux incessamment », notera le premier intervenant. Avant de quitter ce groupe de volontaires, leur chef remerciera tous ceux qui ont contribué à concrétiser cette opération, parce que, même des passants ont mis la main à la poche, pour encourager ces habitants à ouvrir ce chemin dont se servant les écoliers pour se rendre à l’école «frères Salemkour» et au CEM «Chahid Rabah» Meddour .
Amar Ouramdane
