Site icon La Dépêche de Kabylie

Boudiaf “non concerné” par le dossier Rahmat Rebbi

Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, a effectué hier une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira.

Il s’est enquis de l’état des structures de son secteur dans la wilaya et contrôlé les projets en cours de réalisation. En marge de la visite, M. Boudiaf s’est également exprimé sur un bon nombre de sujets d’actualité nationale, s’engageant dans des discussions à bâtons rompus avec les journalistes. Interrogé sur l’affaire de ‘’Rehmat Rebbi’’, le ministre déclarera sans aucune autre forme de procès que ce dossier ne le concernait pas ! «Ce dossier ne me concerne pas, il ne relève pas de ma gestion», a-t-il déclaré. Accompagné du wali de Bouira, M. Boudiaf s’est d’abord rendu à l’hôpital colonel Ouamrane de la commune de Lakhdaria. Pour rappel, l’établissement a bénéficié récemment de deux projets de réalisation d’un nouveau bloc des urgences de type UMC et d’un autre bloc opératoire de 6 salles. Après une tournée à travers les services de l’hôpital, M. Boudiaf a marqué une halte au niveau de la pharmacie centrale où il insistera pour l’introduction de l’outil informatique dans la gestion des médicaments, notamment pour assurer leur traçabilité. M. Boudiaf plaidera également pour l’installation de secrétariats médicaux au niveau de chaque service : «La nouvelle loi du secteur apporte un changement important. Il faut que chaque établissement de santé ait son propre projet et s’ouvre à la société et aux syndicats. Il faut aussi doubler le nombre d’externalisations et perfectionner les soins à domicile», a-t-il préconisé. Le ministre de la Santé s’est également penché sur le problème du manque d’effectifs, notamment des paramédicaux, ainsi que sur les absences à répétition signalées au niveau de cet hôpital : «La wilaya de Bouira sera renforcée d’ici le mois de juin prochain avec 200 techniciens paramédicaux. Idem pour les médecins spécialistes. Nous affecterons des spécialistes à chaque fois qu’un manque est signalé. La wilaya de Bouira a été très chanceuse, en bénéficiant de tous les moyens et équipements nécessaires, cependant, vous devez suivre l’effort de l’Etat, au moins en vous appliquant sérieusement. Les absences à répétition doivent cesser. Le directeur de l’établissement doit imposer des sanctions exemplaires. Avec 1 086 lits pour la wilaya, nous devons respecter les normes mondiales exigées par l’OMS», a-t-il ordonné.

«Un taux de mortalité des plus bas en Afrique»

Le cortège officiel s’est ensuite ébranlé vers la commune d’Aïn Bessem, où le ministre a inspecté le projet de réalisation d’un hôpital de 120 lits. Ce projet a été inscrit en 2015 avec un budget de 268 millions de dinars, le taux d’avancement des travaux avoisine les 35 % et le projet devrait être réceptionné au mois de septembre 2017. Cette étape a été une occasion pour le ministre de rassurer l’entreprise réalisatrice sur le règlement des situations financières, qui «se fera au mois de janvier prochain». M. Boudiaf abordera également le sujet du manque de médecins spécialistes dans la wilaya, promettant que 10 spécialistes en gynécologie y seront affectés d’ici le mois de février prochain. «Les logements d’astreinte ont été déjà réservés pour les héberger», a-t-il ajouté. Enchaînant les déclarations à la presse, M. Boudiaf s’est aussi exprimé à propos du nombre des décès en milieu hospitalier en Algérie, affirmant qu’il est parmi les plus bas en Afrique : «Selon nos études, nous sommes au même niveau que l’Afrique du Sud et très proches des normes de l’OMS. Des normes que nous allons atteindre avec l’implication de tous les membres du secteur dans l’application et la bonification de la nouvelle loi de santé. Cette nouvelle loi, pour votre information, sera appliquée progressivement sur 2 années, avec plus de 62 nouveaux textes qui vont mettre un terme à beaucoup de lacunes dans le secteur de la santé», a-t-il martelé. A Sour El Ghozlane, le ministre de la santé a inspecté le projet de réhabilitation de l’ancien hôpital, créé en 1850. D’un budget de 40 millions de DA, ce projet comporte aussi la réalisation d’un nouveau bloc d’urgence et d’une nouvelle maternité. Le projet est achevé et il ne manque que les équipements pour sa mise en service. Sur place, M. Boudiaf a insisté pour «la mise en service de la structure dans les plus brefs délais», ainsi que son équipement d’un service informatique, assurant que «Dans les 6 prochains mois, tous les hôpitaux du pays seront informatisés, à tous les niveaux».

Projets gelés à Bouira, les assurances du ministre

Interrogé sur les principales nouveautés qui seront apportées par la nouvelle loi sur la santé, M. Boudiaf a assuré qu’ «il s’agit d’une avancée de taille, surtout que l’ensemble des structures existantes seront inclues dans les futures circonscriptions et seront dans l’obligation d’assurer le service publique, même les structures privées. La nouvelle loi comportera aussi la création d’espaces de débats entre les différents acteurs du secteur et la population, notamment à travers les associations», a-t-il déclaré. Interrogé par nos soins à propos des projets du secteur gelés dans la wilaya, à cause des mesures d’austérité, M. Boudiaf a tenu à rassurer en affirmant : «Un seul projet ne sera pas retenu à Bouira, le reste des projets sera débloqué d’une manière progressive et selon les capacités financières du gouvernement et de la wilaya».

Projet de l’hôpital de 80 lits de Bordj Okhriss : Le ministre ordonne une commission d’évaluation

La visite du ministre s’est poursuivie dans la commune de Bordj Okhriss, où le projet de réalisation d’un hôpital de 80 lits a été inspecté. Pour rappel, ce projet a été inscrit en 2007 dans le cadre du programme des hauts plateaux, avec un montant de 253 millions de dinars. Il accuse un énorme retard, le taux d’avancement des travaux n’étant qu’à 10 %. M. Boudiaf ne cachera pas son mécontentement et ordonnera la mise en place d’une commission d’évaluation ministérielle : «Ce n’est pas sérieux de votre part. Ce projet a été réévalué au moins cinq fois, mais il ne sort toujours pas la tête de l’eau. Je vais envoyer d’ici dimanche prochain une commission d’évaluation ministérielle et nous verrons les décisions à prendre sur la base de son rapport», a-t-il déclaré. A M’Chedallah, le ministre a inspecté le chantier de réalisation d’un hôpital de 120 lits avec une cagnotte de 268 millions de DA et un taux d’avancement de 20 %. Ce projet devrait être livré au mois d’octobre 2017. A noter que le ministre a été approché par des citoyens de cette localité, à propos du manque de médecins spécialistes dans l’ancien hôpital et à propos de la non-réception de la salle opératoire. M. Boudiaf s’est engagé à prendre des mesures concrètes pour parer à cette situation. La visite du ministre de la Santé s’est achevée au chef-lieu de la wilaya, où il s’est enquis de l’état et du fonctionnement des services de l’EPH Mohammed Boudiaf, notamment l’UMC, les blocs opératoires, le service oncologie et le centre d’imagerie.

Oussama Khitouche

Quitter la version mobile